A quoi cela sert-il d'introduire un tas de dialogues pour meubler un film ? A rien. Et N. Winding Refn l'a bien compris puisqu'il n'en met quasiment aucun. Mais ce n'est pas pour cela que l'intrigue est inexistante. La musique y est pour beaucoup (Jean Anouilh "quelle musique le silence"), et le jeu d'acteur (rondement mené) font progresser l'histoire poignante du jeune homme dans ses déboires avec les assassins de son frère. Les lieux classiques et les personnages classiques donnent vie à cette intrigue sans grande originalité toutefois mais prenante par sa force visuelle. Le simple fait que le réalisateur mette en scène des viols et des meurtres, sans grands discours, marque le caractère réaliste du film, et voilà ce qui plaît chez les amateurs de films (légèrement) dérangeants. Si vous avez dépassé le stade du pauvre petit film à l'eau de rose, ou du gros film d'action avec des dialogues niais, voilà un film fait pour vous.