Open Windows me faisait peur. Son concept pouvait-il fonctionner sur la durée ? Et surtout, la bande annonce ne me donnait pas du tout envie. Mais après avoir vu Unfriended, partant du même concept (suivre le film sur un écran d’ordinateur non stop, en temps réel), autant continuer sur la lancée. Puis, on a Nacho Vigalondo à la mise en scène, le réalisateur de Extraterrestrial et Timecrimes, pas du mauvais donc. Puis au casting, Elijah Woods qui semble tourner la seconde partie de sa carrière dans le cinéma de genre (Cooties, Maniac) et Sasha Grey (The Girlfriend Experience, Life, Smash Cut). De quoi intriguer donc ? Et si Open Windows n’est clairement pas un chef d’œuvre, il réussit son but premier : nous divertir. Surtout qu’il y parvient en faisant le boulot de plutôt belle manière. Nous suivons vraiment un écran d’ordinateur, avec de multiples fenêtres, que ce soit des caméras de surveillances, webcams ou autres caméras sophistiquées ou même de téléphones portables, sans pause. Un procédé casse gueule mais fonctionnant ici. D’ailleurs, on pourra féliciter le monteur du film, Bernat Vilaplana (le monteur de la plupart des films de Guillermo Del Toro), puisqu’au final, si le film parvient à tenir en haleine, c’est bel et bien grâce à son travail, qui n’a pas du être simple, loin de là. Open Windows donc, un concept simple mais complexe à mettre en place, qui ramène le spectateur tout comme le personnage de Nick Chambers à sa condition de voyeur.


Nick Chambers est un grand fan de l’actrice Jill Goddard (quand on connaît les goûts de Sasha Grey, le nom de son personnage ne surprend pas), et il gagne un concours lui permettant un moment en tête à tête avec elle. Sauf que, tout dérape, bien vite. Nick se fait entrainer malgré lui à un petit jeu de voyeurisme, au départ amusant en effet, lui permettant par exemple de voir via la caméra du téléphone de Jill, ou encore son ordinateur, d’écouter ses conversations. Voyeur, mais en soit inoffensif. Jusqu’à ce que tout dérape et qu’il soit trop tard pour Nick pour reculer. S’il veut s’en sortir, il devra écouter Chord, l’homme qui manipule tout le monde, possédant une vidéo compromettante de lui, et menaçant la vie de Jill s’il ne lui obéit pas. Classique sur le papier, mais pourtant, grâce à son idée visuelle osée (le film fut apparemment tourné avec de vraies webcams), un concept qui accroche. Le spectateur a de quoi faire, passant donc d’une fenêtre à l’autre, le réalisateur se permettant alors de multiplier les idées de mises en scènes, en figeant l’image un court instant par exemple pour simuler les captures d’écran, ou en jouant sur le multi angle grâce aux caméras de sécurité. Oui, on pourra toujours chipoter en dénichant ça et là quelques petits faux raccords, mais l’expérience elle fonctionne et s’avère immersive.


En fait, durant un peu plus d’une heure, Open Windows captive, recueille de petites trouvailles bien sympas, se fait rythmé, et possède en plus des scènes intéressantes. Et oui, pour les amateurs de Sasha Grey, elle retirera le haut, mais pas plus oh ! Qu’est ce qui cloche alors ? Et bien, en soit, les vingt dernières minutes. Elles ne viennent pas non plus anéantir le film, mais alors que jusque là nous étions prêt à pardonner les quelques incohérences du métrage ou facilités scénaristiques, Open Windows plonge alors clairement dans la surenchère narrative. Des twists invraisemblables, retournements de situations gros comme une maison et pas du tout crédibles, ça ne s’arrête pas, ça les enchaîne, tout en se faisant en même temps beaucoup plus prévisible, puisque l’on se doute alors de la direction dans laquelle le métrage veut nous emmener. Les quelques trouvailles visuelles de la scène finale ne peuvent alors pas tout sauver. Néanmoins, Open Windows aura réussi tout de même son pari, celui de divertir le spectateur, de lui proposer une expérience inédite qu’Unfriended aura voulu continuer par la suite, en se faisant plus court et paradoxalement, plus ennuyeux. Car aussi tiré par les cheveux qu’il est, Open Windows n’ennuie pas une seule seconde.

Rick_D__Jacquet
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le 18 avr. 2016

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Rick Jacquet

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