Alors que le SPECTRE continue de comploter pour diriger le monde, le plus célèbre des agents britanniques doit continuer à suivre leurs traces pour enrayer leurs plans. Après avoir évité une crise économique sans précédent dans Goldfinger, James Bond se retrouve embarqué dans l’Opération Tonnerre.


Il fut difficile de ne pas tarir d’éloges à l’égard de Goldfinger. Des éloges qui pourraient paraître évidents et peu originaux tant le film était estimé par les amateurs de la saga. Alors, après cette réussite, qui s’inscrivait dans une dynamique d’évolution, il semblait assez difficile de transformer l’essai. Pour le spectateur, cet Opération Tonnerre pourrait avoir un petit goût de retour aux sources, avec ce départ pour les Bahamas, qui ramène aux souvenir de la Jamaïque de James Bond contre Dr. No. L’exotisme, toujours, comme un élément qui favorise chez le spectateur la génération d’un sentiment d’aventure. A l’instar de Goldfinger, Opération Tonnerre démarre avec un James Bond en action, aux prises avec un dangereux tueur. L’affrontement, à la fois spectaculaire et étrangement drôle à cause du grimage de l’ennemi, débouche sur le célèbre vol en « jet pack » de 007, qui commence de plus en plus à avoir recours à ses fameux gadgets pour se tirer des situations périlleuses.


Opération Tonnerre reste dans la lignée du film précédent, offrant sa dose de spectacle et d’action, toujours plus dans l’esprit de ce qu’on attend d’un James Bond aujourd’hui. On prend plaisir à suivre cette nouvelle aventure au soleil des Bahamas, qui tend cependant à souffrir de quelques défauts, la longueur du film en tête. Premier James Bond à dépasser les deux heures, il concède quelques longueurs créant un certain déséquilibre entre scènes d’action et les passages plus calmes, le rendant plus irrégulier que son prédécesseur. Mais ce qui est intéressant avec ce quatrième film, c’est que, si l’on retrouve Terence Young, le réalisateur des deux premiers films, aux commandes, il ne s’agit pas de faire un retour en arrière. Opération Tonnerre entretient l’esprit James Bond, tout en essayant de nouvelles choses, avec plus ou moins de succès, mais avec un sens du divertissement certain.


L’eau est l’élément central d’Opération Tonnerre, avec, notamment, un certain nombre de scènes sous-marines, comme, en point d’orgue, la fameuse bataille finale en combinaisons, à base de tirs au harpon. C’est là que tout se noue et se dénoue, après avoir atteint les airs dans le précédent film. Ce quatrième opus offre également à nouveau une place importante aux femmes, hostiles ou alliées, dans cette mission périlleuse face au dangereux Emilio Largo, un autre méchant reconnaissable avec sa mine sinistre et son cache-œil. On regrette cependant qu’il ne bénéficie pas d’une présence plus importante, ou mieux gérée, pour offrir avec lui une véritable opposition à James Bond.


La saga a pris ses marques, et elle continue sur sa lancée. James Bond avait atteint un sommet avec Goldfinger, et Opération Tonnerre suit la dynamique avec, certes, moins de réussite, mais une volonté d’essayer de nouvelles choses et de continuer à surprendre le spectateur.


Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art

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le 22 sept. 2020

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