Beaulieu-sur-Mer, 31 août (2015)
Je fais ma petite maligne avec ce petit jeu de dates, ça fait plaisir à mon perfectionnisme, me demandez pas pourquoi.


J'ai donc vu ce film de Joachim Trier hier soir, j'avais entendu parler de ce réalisateur à Cannes cette année, sans avoir jamais eu l'occasion de voir une de ses oeuvres.


J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt, d'émotion, d'affliction et de tristesse, le parcours, sur quelques jours, d'Anders, un ex-drug addict tout juste sorti de centre de désintoxication. Le regard fuyant et plein de larmes de ce jeune homme désespéré m'a vraiment beaucoup touchée et j'ai apprécié la justesse du traitement de sa mélancolie, sans emphase, sans pathos. On suit ce personnage désormais sobre retrouver d'anciens amis, se rendre à un entretien d'embauche, tenter de se remettre sur pied comme toute personne normale. Sauf qu'Anders traîne son mal-être comme un boulet, une ombre qui l'empêche de profiter des instants de bonheur, lui interdit tout sourire, toute spontanéité joyeuse. La drogue comme poison, mais aussi comme antidote au spleen.


Je ne spoilerai rien de ce beau film pudique dont les certains plans m'ont paru très gracieux, servis par une très belle lumière, une très élégante photographie.


Mention spéciale à la scène dans le café, quand Anders écoute tout autour de lui, les bribes de conversation des autres : la liste d'envies dont il va être l'auditeur fortuit m'a beaucoup plue...


Une oeuvre touchante, parfaitement mise en scène et brillamment interprétée : je m'en vais explorer le reste de la filmographie de M. Trier !

BrunePlatine
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Chocs cinématographiques [2015]

Créée

le 1 sept. 2015

Critique lue 244 fois

9 j'aime

1 commentaire

Critique lue 244 fois

9
1

D'autres avis sur Oslo, 31 août

Oslo, 31 août
emmanazoe
9

L'impression d'avoir rencontré quelqu'un...

Oslo, 31 août n'est pas un moment de cinéma comme un autre. Tout d'abord, rien que son titre, son affiche (très belle affiche !), et sa bande-annonce suggèrent un film assez énigmatique. Qui sait...

le 27 avr. 2012

112 j'aime

16

Oslo, 31 août
Sergent_Pepper
8

Comment vous dire adieu

S’il fallait résumer Oslo, 31 aout, on pourrait le décrire comme un film qui ne cesse de finir. Dès sa première séquence, celle d’un lent suicide raté, c’est l’adieu au monde qui prévaut, tout comme...

le 24 sept. 2015

103 j'aime

4

Oslo, 31 août
PatrickBraganti
10

Mélancolie norvégienne

Pour filmer vingt-quatre heures de l'existence de son héros qui a tout d'une non-vie, le norvégien Joachim Trier met à profit dans Oslo, 31 août son expérience d'ex-champion de skateboard puisqu'il y...

le 2 mars 2012

98 j'aime

11

Du même critique

Enter the Void
BrunePlatine
9

Ashes to ashes

Voilà un film qui divise, auquel vous avez mis entre 1 et 10. On ne peut pas faire plus extrême ! Rien de plus normal, il constitue une proposition de cinéma très singulière à laquelle on peut...

le 5 déc. 2015

79 j'aime

11

Mad Max - Fury Road
BrunePlatine
10

Hot wheels

Des mois que j'attends ça, que j'attends cette énorme claque dont j'avais pressenti la force dès début mai, dès que j'avais entraperçu un bout du trailer sur Youtube, j'avais bien vu que ce film...

le 17 déc. 2015

77 j'aime

25

Soumission
BrunePlatine
8

Islamophobe ? Vraiment ? L'avez-vous lu ?

A entendre les différentes critiques - de Manuel Valls à Ali Baddou - concernant le dernier Houellebecq, on s'attend à lire un brûlot fasciste, commis à la solde du Front national. Après avoir...

le 23 janv. 2015

70 j'aime

27