Un autre de ces films d'épouvantes

Ouija est un film d'épouvante développant l'histoire d'une bande d'heureux naïfs se voyant confrontée à des forces occultes représentées par une femme et sa fille et invoquées par une planche de Ouija Board.

Pour commencer, l'introduction du film avec la scène des deux petites filles est beaucoup trop incomplète et de ce fait trop longue. Néanmoins, la scène de la mort mystérieuse de Debbie (Shelley Hennig) donne le ton et le sujet à l'instar de l'introduction de Ring, cependant il y a une grosse différence, le chemin que emprunte Debbie est direct ce qui crée une prévisibilité de sa mort, et une tension beaucoup moins fort. Par cela le film démarre trop tard, il perd du temps en son deuxième acte avec des informations qui auraient dû passer dès le départ du film, en cela, je pense qu'il y a une grosse confusion scénaristique au début du film, et le spectateur se perd dès ce moment là. Cette confusion se montre de plus en plus grande avec l'invraisemblance de chaque situations dans le film.

C'est le gros problème du film, les situations fantastiques faites pour monter la tension sont d'une invraisemblance sans nom. Le film enchaîne les jumpscares sans développer ses personnages, sans répit narratif. Les situations, de plus, emprunte je trouve, beaucoup à des films comme Destination Finale et Ring. Pour accompagner ces situations, on retrouve des dialogues insipides qui n'aident ni à l'action, ni à la psychologie. A cause de cela, la relation entre les personnages n'étant pas du tout expliqués en détails créent, eux, une sensation assez confuse, surtout avec les deux sœurs Morris.

Le film est alors une suite de clichés d'un cinéma d'horreur classique, dans une ère nouvelle du cinéma d'épouvante. Le genre de parti pris utilisés est alors très décevant, et déjà vu. Par conséquent, le scénario est assez bizarre, le propos initial est perdu au profit d'un autre sujet après la scène d'introduction, qui revient pour le climax final, trop surfait et ne correspondant pas aux personnages écrits depuis le début du film.
Quelque chose de très décevant est aussi les rapports aux masques et à l'oeil qui auraient pu être intéressants, mais sont trop mal utilisés, trop forcés, Stiles White nous pousse avec des plans thématiques trop inutiles.

Pour ce qui est de la mise en scène, la composition n'est pas terrible, les lumières sont plutôt moches dès le départ, et il y a beaucoup trop de mouvements, j'avais l'impression que la caméra était tenue par une personne atteinte de Parkinson. Néanmoins, l'arrière-plan est plutôt pas mal, mais d'autre choses atténues cela, comme la furtivité de personnages banals pour des jumpscares inutiles, des éléments auxquels le montage donne de l'importance alors qu'ils n'en ont pas, etc...Le montage est inégal, trop rapide, le rythme en est coupé, il n'y a pas assez de durée entre les plans.
Les acteurs ne sont pas terribles, seule Shelley Hennig (Teen Wolf) est plutôt pas mal, mais nous ne la voyons pas assez, alors qu'elle a une présence beaucoup plus forte dans le film qu'Olivia Cooke. La soeur d'Olivia Cooke dans le film joue vraiment mal, et son personnage très mal écrit ne l'aide pas.
Pour en parler, les personnages tombent non seulement dans les stéréotypes mais tombent aussi dans des catégories, l'univers est, en conséquent, trop manichéen, et ce n'est pas une bonne chose, les personnages sont vide au niveau psychologique. Le scénario est attendu.

Ouija s'inscrit dans la vague d’œuvres que je ne comprend pas l'utilité d'être financées et projetées en cinéma. La seule utilité est de faire frémir un public par une suite de sursaut vide de sens narratif dont les personnages sont stupides et inintéressants. Il est vrai que le concept d'un autre monde est fascinant, mais ce film l'aborde très mal, et déborde d'imprécisions. La fin relève trop d'un but lucratif voulant une suite à ce film déjà trop faible. Par cela, je conseille plus de regarder Insidious de James Wan ou encore Don't Move, un court-métrage traitant du spiritisme.