Paradox
3.8
Paradox

Film de Michael Hurst (2016)

Vous voyez, ce film de SF à la mise en scène banale à mourir, qui est pile entre le manque criant de moyens qui déclenche l’inventivité et le surplus qui garantit au moins des effets décents, un jeu d’acteurs affreux, une écriture qui surpasse en médiocrité le précédemment cité jeu d’acteur, le tout mis en musique par les fonds de tiroir jamais utilisés des compositions pour agression sexuelle en ré mineur des pires épisodes des Experts ?


Vous voyez ?


Voiiiiiiilààààà.


C’est celui là.


Sans quoi, j’avais aussi :


Dans tous les dialogues, dans toutes les scènes, dans le film en son intégralité, rien ne surprend, la création est réduite à son degré zéro. Le spectateur suit le film avec le fardeau du sentiment de déjà vu. Mais… ça voudrait donc dire que…


OH MON DIEU


PARADOX


Sans quoi, j’avais aussi :


J’aimerais revenir 80 minutes dans le passé pour me dire de ne pas voir ce film.


Sans quoi, j’avais aussi :


Quelque part entre le microcosme social de Sunshine et ses interfaces léchées, l’action maligne de Predestination, la rêverie scientifico-humaniste d'Interstellar et la philosophie technologiste d'Ex Machina, Paradox est un chef d’œuvre qui rédéfinira les codes de la science-fiction pour les décennies à venir. On parle déjà d’une tétralogie réalisée conjointement par David Fincher, Gus Van Sant, George Miller et Thomas Sorriaux.


Sans quoi, j’avais aussi :


Pour votre plus grand plaisir, si vous voulez rire sans pleurer* :



  • 5'30, le moment où le scénariste présente ses personnages comme pendant son exposé de 5ème sur Robespierre.

  • 24’54, le moment où le réalisateur aurait dû couper, mais ne l’a pas fait pour grapiller des secondes et arriver sur les 80 minutes réglementaires. Du coup, on se retrouve avec un moment respiratoire gênant.

  • 29’00, le moment qui cristallise le combo mal écrit + mal joué dans un appel du pied aux geeks.

  • 33’56, le moment où on t’explique. Celui là est bâtard parce qu’il n’est pas circonscrit qu’à ce film. Par contre, le grand tableau avec plein d’équations, c’est de trop. Mention spéciale au seul twist du film : le seul qui ne comprend rien aux maths, c’est l’asiat’. Respect.

  • 43’00, le moment où Paul Blart: Mall Cop.

  • 53'15, le moment où c'en était trop pour le monteur, qui a décidé de garder les rushs tels quels.

  • 67'28, le moment où elle a les yeux revolver.

  • 83'30, le moment où tout part en couilles.


*Timecodes non contractuels, sur le player de Netflix on voit pas très bien.


Sans quoi, j’avais aussi :


Plus sérieusement, alors que le voyage dans le temps me ait perdre toute objectivité sur un film, de la même manière que les pouvoirs télékinétiques, Paradox réussit l'exploit de posséder tellement d'horreurs et de vanité qu'on en oublie l'essence même du film. Et franchement, se foutre d'un tel fantasme SF, dans un film qui se veut construit autour du procédé lui-même, c'est balaise.

Robin_Souriau
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le 3 mai 2016

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Robin Souriau

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