Demandez à des gens qui ne connaissent absolument pas Paris de filmer Paris, d'en extraire l'essence, l'atmosphère, le quotidien, et vous obtiendrez cet échantillon à peine valable pour figurer en tant que pub pour n'importe quel produit de merde, diffusée avant une séance au cinoche. Y a une plastique et une mise en scène de truc tourné pour une banque ou une assurance, c'est édifiant tant c'est plat et fade.
L'idée de base, concevoir vingt courts-métrages représentant chacun un arrondissement parisien, est tout à fait louable, mais le tout est hallucinant de clichés, de casseroles (qu'est-ce que ça joue mal), les dialogues sont infâmes, rien n'est naturel, rien n'est abouti, on essaie de nous vendre un Paris qui n'existe pour personne d'autre que cette poignée de réalisateurs qui fantasment un lieu qu'ils ne connaissent absolument pas.
Tous les grands réa étrangers se vautrent lamentablement, que ce soit Gus Van Sant, les frères Coen, Nobuhiro Suwa, Alfonso Cuaron, ce dernier singeant complètement ses gimmicks de réa en nous proposant... un plan-séquence le long d'un trottoir, où on ne fera rien d'autre que de suivre un père et sa fille qui discutent sans aucun naturel de choses insignifiantes.
On ne retiendra finalement que le court de Tom Tykwer, qui propose enfin une idée de cinéma et de mise-en-scène dans tout ce marasme galvaudé, bien aidé par une Natalie Portman qui permet de passer à peu près n'importe quelle émotion à l'écran. Une petite mention aussi pour Vincenzo Natali et Walter Salles qui essaient d'apporter un peu de cinéma dans ce film publicitaire.
Pour le reste, tout est à jeter, c'est catastrophique. Je pourrais tailler chaque court un à un, mais je suis pris d'une flemme aigüe qui me retient de me lancer dans un tel exercice. Retenez une chose : c'est de la merde. De la sale merde.