Durant la première moitié du film, je n'ai pas cessé de repenser à Mullholand Drive, comme si Persona avait été la référence première de Lynch. Sur la deuxième moitié, bien qu'on reste dans la même zone d'interprétation, la lumière opère une légère diffraction.
J'ai vu ce film pour la première fois il doit y avoir 6-7 ans. Je me souviens que ça ne m'avait pas déplu, mais voilà, je n'en avais pas trop gardé de souvenirs. Faut dire que c'était une époque où je m'ouvrais au cinéma et où tout ce qui se différenciait d'un Michal Bay était intéressant. J'apprécie toujours le film aujourd'hui après l'avoir redécouvert. Un film pour les femmes.
La mise en scène surprend par le ton très expérimental de l'auteur. Je n'ai pas vu énormément de l'oeuvre de Bergman, mais c'est certainement Persona le plus difficile d'accès pour l'instant. J'aime beaucoup ce que le réalisateur fait de sa caméra et sa table de montage. Mais parfois ses petits jeux ont tendance à dérythmer son film. Certes il y a une ambiance hallucinatoire, vampirique, mais par moment, c'est juste long sans qu'aucune poésie ne vienne renforcer le passage. Et tous les plans ne sont pas beaux. Clairement, c'est lorsqu'il filme ses gros plans de visages que Bergman se donne à fond ; pour les plans d'ensemble il laisse reposer ses cellules grises. N'empêche que ces plans de fin sont superbes dans le genre graphique.
Le scénario, je m'en souvenais vaguement. Faut dire qu'avec un titre pareil, même dans 1000 ans je me souviendrais du concept. par contre, je ne savais plus quel était le chemin parcouru pour en arriver à cette conclusion. C'est d'ailleurs là qu'on voit si un film nous plaît vraiment ou non : peut-on le revoir tout en connaissant la fin? Rosemary's baby a eu pour moi l'effet non désiré : c'est-à-dire que, connaissant la fin, je n'ai rien trouvé à manger en le revoyant, comme si le film ne reposait que sur la surprise... Mais revenons à nos moutons. Persona est toujours aussi intéressant. Les dialogues sont profonds, réfléchis, justes. Peut-être pas vrais, mais justes oui. Difficile à croire que Bergman a tout pondu en deux semaines. Sans doute a-t-il retravaillé certaines parties le soir, après avoir tourné d'autres scènes. Toujours est-il que le scénario est assez intelligent. Il reste toujours quelques points obscurs, mais ça fonctionne ; disons qu'il en va de la magie du cinéma, qu'il faut à un moment accepter quelque chose sans que ce ne soit logique. Un peu comme accepter l'idée qu'un lézard géant vienne terroriser Tokyo ou New York.
Enfin, le film bénéficie de deux très belles demoiselles. Tellement désirables que je leur consacre ce paragraphe rikiki.
Bref, Persona est un film très intéressant, tant sur le fond que la forme. Hélas, il reste quelques longueurs inutiles, et parfois l'expérimentation nuit au rythme général du film.
PS : j'oubliais de mentionner un des passages les plus érotiques que j'ai pu voir dasn un film, celui où la jolie blonde raconte son expérience sur la plage ! WaW