Possessions
La grande couture est une affaire d’orfèvrerie, un art délicat qui demande une minutie, un calme, un silence monacal. C’est dans cette vie-là, au côté de sa sœur Cyril, que Reynolds Woodcock a décidé...
Par
le 15 févr. 2018
129 j'aime
4
Tous les films de Paul Thomas ont une classe folle. Mais ont parfois le défaut du maniérisme et de la stylisation à outrance qui font oublier l'essentiel de la trame narrative, en versant vers l'abstraction. Pas Phantom Thread, pourtant d'une élégance inouïe, un "produit" haute couture dont l'image, le son, la musique, le montage et la mise en scène répondent à une exigence qui frise la perfection. Mais PTA n'oublie pas pour autant son histoire, une passion trouble et vénéneuse, dissimulée sous le glamour des robes et des costumes hauts de gamme. Phantom Thread rappelle furieusement un film extraordinaire de Jacques Becker, Falbalas, portrait d'un couturier dévoré par son métier et séducteur patenté, jusqu'à ce qu'une femme différente vienne bouleverser sa vie. Il s'agit bien d'amour dans le film de PTA, toxique et a priori déséquilibré entre un génie admiré et une petite serveuse d'origine étrangère. Sauf que les rapports de force changent la donne quand la machine à en découdre se met en marche. Phantom Thread joue sur des registres subtils, avec des regards, des silences, des humiliations. C'est dans la progression de la relation entre ses deux personnages principaux (arbitrée par un troisième) que le film acquiert sa puissance de feu, souterraine, romantique et empoisonnée. Que dire encore de Daniel Day Lewis, à la veille de sa retraite (vraiment ?). Qu'il n'y a pas meilleur hommage à son talent que de lui avoir offert une partenaire de jeu qui se hisse à son niveau. L'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps, déjà excellente dans Le jeune Karl Marx, est ici époustouflante.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Au fil(m) de 2018 et 200 films pour une décennie (2010-2019)
Créée
le 15 févr. 2018
Critique lue 405 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Phantom Thread
La grande couture est une affaire d’orfèvrerie, un art délicat qui demande une minutie, un calme, un silence monacal. C’est dans cette vie-là, au côté de sa sœur Cyril, que Reynolds Woodcock a décidé...
Par
le 15 févr. 2018
129 j'aime
4
Il y a quelque chose d'étrange dans Phantom Thread ainsi que dans la carrière de son auteur Paul Thomas Anderson, l'impression d'une rupture avec ce qu'il a pu réaliser jusque-là, lui qui traverse...
le 17 févr. 2018
64 j'aime
17
Phantom Thread figurera sans doute tout en haut des tops 2018 point de vue technique, tant sa réalisation frôle la haute couture. Ca tombe bien puisqu'on est pile dans le sujet du film. Minutie de...
le 20 févr. 2018
57 j'aime
12
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 27 mai 2022
75 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
73 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
70 j'aime
13