Lalalaliser avec Pierrot qui lit tout le temps et Godard qui fait un film chaotique.

Alors, c'est du grand n'importe quoi qui se donne des airs de brouillons, mais qui s'en sort. Y'a des trucs improbables, d'autres atroces, des dialogues souvent artificiels et parfois savoureux, des chanson (envies de meurtre), de la hachure, de la hachure, de la hachure, un thriller qui surgit de nulle part pour aussi tôt disparaître et revenir (il est très mal rendu et couvert de sang orange, mais on s'en fout), etc.

Y'a tout ça, mais aussi l'érection éternelle d'un autel à la fiction en nous rappelant que le cinéma, c'est artificiel, les enfants, comme quand Pierrot, bah, c'est le personnage que joue Ferdinand, mais Ferdinand, il rappelle toujours à Marianne que "Je m'appelle Ferdinand." et puis il parle aux spectateurs et à un moment donné, un gars entend de la musique qui a été ajoutée au montage.

C'est un melting-pot bizarre où Godard mélange plein de choses comme le thriller, le style documentaire, la littérature, la peinture, l'éternelle opposition rouge-sentiments/bleu-raison, etc.

On se dit souvent qu'il en fait trop (filtre de couleurs ? encore ?) et qu'il est prétentieux, mais même si c'est vrai, le film reste agréable et certaines scènes sont jouissives. La fin est particulièrement sublime aussi si on oublie qu'elle est suivie d'un panoramique de la mer qui m'a énervé.

Bref, à voir malgré une foule de défauts (qu'ils soient voulus ou pas est pas très important. Le ressenti prime et ils sont agaçants quand même) parce que finalement, je me suis bien amusé. Bien plus qu'avec Le mépris en tout cas.