Ah Pink Floyd, groupe de rock mythique, au chansons légendaires en passant par Another brick in the wall, Echoes ou encore Wish you were here et j'en passe, oubliant même des meilleures.
Alors quand Roger Waters, leader du groupe, écrit un scénario d'un film, basé justement sur l'un de leurs albums, on est en droit à s'attendre à toutes les folies de sa part. En effet, le groupe est considéré à ses débuts comme étant expérimental et qu'il ne peut toucher que les initiés.
Mais revenons-en au film. Roger Waters, non content d'avoir écrit un scénario basé sur sa propre vie, souhaite jouer son propre rôle dans l'oeuvre. Mais c'est finalement sur le leader d'un autre groupe de rock que le choix se porte: Bob Geldof, membre de The Boomtown Rats. Au niveau de la réalisation, on a droit à du lourd: Alan Parker. Il faut dire que ce metteur en scène a très bien commencé sa carrrière, avec des oeuvres comme Midnight Express ou Fame. Ces deux films trouvent d'ailleurs, encore aujourd'hui, un certain public.
On était en droit à s'attendre beaucoup de choses de ce Pink Floyd The Wall.
Et au final, on est loin d'être déçu. La réalisation tient toutes ses promesses, liées à cela au scénario de Waters, véritable oeuvre métaphysique mais dont on peut y déceler certains indices. Premièrement, la mort de son père lors de la bataille d'Anzio durant la Seconde Guerre mondiale a traumatisé l'enfant. Ainsi, il n'est pas rare de revoir des scènes de la mort de son père, Pink regardant toujours ce même film sur la Seconde Guerre mondiale, lui portant le costume de son paternel,... Bref, ici, on a réellement l'impression que l'oeuvre sert véritablement d'exutoire au décès tragique du papa.
Ensuite, on constate que la société, l'éducation est quelque chose que Waters semble vraiment détester. Ainsi, les professeurs empêchent les enfants de s'exprimer librement. L'éducation ne sert qu'à devenir un pur produit standardisé de la société, prêt pour la consommation, prêt à penser pour la société et comme celle-ci. De plus, la comparaison d'une société anglaise qui se rapproche d'une société nazie est vite interprétée par Waters. Même type de slogan, un drapeau qui est une véritable icône, un salut de type hitlérien. A cela s'ajoute le fait, que chaque personne qui se fond dans la société en perd toute personnalité. Ainsi, mêmes types de vêtements, lors de grands meeting et lorsque les personnes saluent, les traits qui représentent leurs visages disparaissent. Ce ne sont plus que des masques sans yeux, sans personnalité, il n'y a pas la moindre parcelle de sentiment à travers eux.
Waters semble aussi évoquer le rapprochement avec ces fans, les groupies qui les suivent partout. Son personnage en devient fou et sombre petit à petit dans l'alcool et la drogue.
Il est aussi à noter que le film comprend quelques passages en animation qui sont très réussis également. Les dessins sont signés par le satiriste britannique Gerald Scarfe. Ces passages animés sont évidemment en étroite relation avec les thèmes qu'abordent Waters.
Enfin, il est à noter qu'il n'y a quasi que les paroles des chansons de Pink Floyd qui composent les dialogues dans le film. Le personnage principal ne s'exprime jamais. Ajoutez à cela aussi qu'on entend les conversations dans l'oeuvre de guerre qui intéresse tant Pink.
Bref, voici dans les grandes lignes ce qu'on peut en retirer de l'imagination du scénariste, qui est débordante. Une oeuvre également métaphysique, mais dans un style très différent de ce qu'avait fait Kubrick avec 2001, l'odyssée de l'espace. Ajoutez-à cela une réalisation de Parker en tout point parfaite et une B.O. signée Pink Floyd, évidemment, pour la grande majorité et on obtient plus que probablement l'un des meilleurs films des années 80...
batman1985
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le 6 mai 2011

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batman1985

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