Inutile de présenter Pinocchio le célébrissime pantin de bois de Collodi, tellement cette histoire a traversé les années jusqu'à nous, adapté maintes fois pour la télévision et le cinéma, dont la plus fameuse reste la version de 1940 de Disney, mais également la savoureuse version de Comencini en feuilleton.
Du coup vouloir l'adapter encore une fois aujourd'hui nécessite une certaine dose de prétention. Qu'est ce qu'on a de plus à proposer que toutes les autres adaptations n'avaient pas? Comment se démarquer, apporter le petit plus à cette histoire archi-connue?
Cette nouvelle version de Matteo Garrone ne transcende jamais le conte, et n'apporte rien de neuf. Très lisse, sans aspérités, Garrone déroule le conte et toutes ses péripéties qu'on connait par coeur. Avec un tel projet on pouvait espérer quelques moments de folie ou de grand cinéma, après tout l'histoire s'y prête et les moyens sont là, avec des effets visuels soignés.
Mais on n'aura rien de tout ça. Même la fameuse scène du monstre marin qui engloutit notre pantin, et dans le ventre duquel il retrouve son paternel concepteur Geppeto, ne donne lieu à aucun frisson ou aucun passage spectaculaire. Pire elle est expédiée en quelques minutes alors que le film ne lésine pourtant pas sur la durée (plus de 2h).
Avec ça on doit se coltiner l'insupportable Roberto Benigni qui surjoue comme à son habitude, et qui avait déjà pourri le conte avec sa propre adaptation en 2002... Désolé pour cette pique, j'ai toujours eu un problème avec cet acteur.
Reste une fable à la moralité appuyée, parfois gênante aujourd'hui, qui punit les gosses en quête de liberté et d'insouciance alors que si il est un âge de la vie qui s'y prête, c'est bien l'enfance...
En espérant que Del Toro qui planche lui-aussi sur une nouvelle adaptation pour 2021 du conte aura autre chose à proposer qu'une lecture peinarde et déjà-vue de cette histoire.