Troisième épisode d'une franchise très rentable,inspirée d'une attraction des parcs Disneyland,qui en compte cinq à ce jour.C'est le dernier à être réalisé par Gore Verbinski,aux commandes depuis le début de la série,et c'est moins réussi que les opus précédents.Le point fort est la fastueuse direction artistique,digne des autres films.Des images magnifiques,des décors somptueux,des ports exotiques,des costumes d'époque convaincants,des effets spéciaux renversants,des bateaux superbes,des personnages aux trognes inquiétantes,voire horribles,tout est en place pour recréer l'ambiance picaresque de la piraterie d'autrefois.En outre,Verbinski shoote ça avec énergie et varie les angles de prises de vues avec virtuosité.Autre bon point,une violence et des images choquantes inusitées dans les productions Disney.Hélas,niveau scénario ça ne suit pas des masses.C'est trop long,trois heures quand même,pour ce que ça raconte et des chutes de rythme handicapent l'histoire.Une histoire confuse et embrouillée au possible qui voit les protagonistes se trahir à qui mieux mieux et multiplier alliances et renversements d'alliances auxquels on ne comprend pas grand-chose.La logique est trop souvent malmenée et les scènes finales se ramassent en beauté,avec notamment une bataille navale où interviennent des dizaines de vaisseaux de chaque camp et qui se réduit à un affrontement entre trois navires,le Black Pearl,le Hollandais Volant et le vaisseau-amiral anglais,le commandant de ce dernier se laissant couler sans réagir,ce qui est également incompréhensible.Quant au congrès des pirates,il est ridiculement folklorique avec ses bandits ethniquement marqués qui ne sont là que pour amuser la galerie,tout comme le perso de Keith Richards et sa philosophie de rocker toxico.Ca part dans tous les sens et c'est plutôt saoulant.On peut cependant discerner une intéressante critique du capitalisme prédateur et de sa complicité avec les états à travers les manigances de la Compagnie des Indes s'appuyant sur la marine anglaise afin de contrôler les mers et faire son business tranquillement.Mais si c'est pour faire l'apologie de la piraterie,vue comme emblème de la liberté,le message est douteux.Sinon,on ramène des morts à la vie,et d'autres non,au gré des navigations aléatoires des auteurs.William et Elizabeth,déjà un peu fades à la base,sont ici carrément niais et ne seront pas dans le film suivant,contrairement au petit singe très marrant.Ce sont encore Barbossa et surtout Sparrow,hauts en couleurs,qui portent le film.Toutefois,Johnny Depp a tendance à charger la barque et ses frémissements de narines frisent le tic d'acteur.