Le premier Pirates des Caraïbes était une énorme surprise, renouvelant le film de pirates, le tout teinté de fantastique semi-horrifique. Effets spéciaux et action à gogo, humour jovial et scénario en béton : la recette était bien dosée, le film a fait mouche. La séquelle était inévitable, la mode de scinder un film en deux également. Ainsi, à neuf mois d'intervalle, la suite tant attendue devint une trilogie. Et si le deuxième film était sympathique bien que certainement moins réussi, le troisième s'avère hélas plutôt décevant. Car, tout en restant regardable et parfois même plaisant par moments, le long-métrage n'arrive jamais à la hauteur de ses prédécesseurs...
À vouloir en faire trop, Gore Verbinski se prend les pieds dans le plat et offre un spectacle parfois trop sérieux (l'intrigue principale) parfois trop guignolesque (chaque apparition de Jack Sparrow). Trop de sous-intrigues, trop de rebondissements, trop de pirates, trop d'effets spéciaux... On se lasse ainsi très vite des aventures de nos héros désormais peu charismatiques et, au bout d'une bonne heure, on se fiche éperdument de savoir comment cela va finir. Les mirettes fatiguées, on regarde donc constamment sa montre, attendant le rideau final de cet épisode beaucoup trop sérieux et surtout extrêmement long (2h30 de bobine tout de même).
Plus avare en action et plus friand sur les dialogues sans fin, cet opus final s'avère non seulement être le moins bon de la trilogie mais est également un blockbuster non pas raté mais fatiguant. Car lorsque Johnny Depp, irrécupérable, se fait quasiment reléguer au second plan, les multiples intrigues s'entrechoquent et nous font perdre le rythme initial, ce qui fait par conséquent tomber dans l'oubli le principal but de la franchise : s'amuser. En somme, une déception heureusement sauvée par une épique bataille finale bien orchestrée ainsi que la présence de Chow Yun-Fat en pirate chinois et Keith Richards en improbable père de Jack.