Pirates des Caraïbes - Jusqu'au bout du monde par Alligator

Fév 2010:

Je ne suis pas un grand fanatique de cette trilogie mais lui suis cependant reconnaissant d'avoir su créer un espace cinématographique inédit, entre le film de pirates, le film fantastique et la comédie romantique. Cet ultime chapitre a considérablement appuyé sur les deux derniers genres cités et de ce fait, a un peu débordé me semble-t-il les limites de la cohérence. Certes, les deux précédents films n'étaient pas non plus exempts de loufoqueries. Loin d'être réalistes, ils s'offraient quelques moments de joyeuses espiègleries. Le deuxième surtout tombait déjà dans le grand n'importenaouac avec la grande roue du moulin par exemple. Mais ici l'invraisemblable touche au grotesque à plusieurs reprises : la bataille dans le maelstrom ou le mariage pendant l'abordage sont de trop dans le récit et situent le film vers le fantasque, le burlesque. Les personnages, placés dans des mondes oniriques (l'au-delà) ou à l'exotisme si coloré qu'il en devient aussi irréel (Singapour), ne sont que très peu ancrés dans le réel. Le film se perd un peu dans ses limbes. C'est d'autant plus frappant que le scénario s'est complexifié. Ses méandres se font plus sinueux et il devient diffcile d'y naviguer sereinement. Un manque de clarté qui altère les perspectives des très nombreux personnages. L'aspect fouilli use le divertissement. A croire que les créateurs ont parié sur le capital sympathie des personnages, accumulé lors des deux épisodes précédents : calcul un peu trop court.

Heureusement, la forme est toujours aussi agréable. Le spectacle est au rendez-vous. Les acteurs cabotinent comme il se doit. Bloom est un brin trop lisse comme d'habitude, question de charme et de mode sans doute. Je comprendrais que certains soient importunés par les simagrées de Depp, persistantes. Keira Knightley, la jolie brunette a pris une place assez incroyable. Le fallait-il, la dimension ultra-égalitaire de notre époque exigeait-elle vraiment qu'elle soit de toutes les batailles, d'une virilité aussi constante? Là encore, le réalisme n'a pas droit de cité. Passons.

Sinon, le rythme est trépidant, les effets spéciaux sont admirablement fichus et l'on passe un moment plutôt agréable.
Alligator
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le 1 avr. 2013

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