Après le naufrage total que fût l'épisode 4 d'une des sagas les plus populaires de ces dix dernières années, Pirates des Caraïbes revient en force avec un cinquième volet qui voyait le retour de personnages phares de la saga. Le résultat est, pourtant, en demi-teinte.


Les trois premiers épisodes avaient le mérite d'avoir une réelle originalité. Des films sur la piraterie comme ceux-là, on en avait jamais vus, et à chaque générique de fin, on en redemandait. Jack Sparrow, Will Turner et Elisabeth Swann formaient un trio gagnant, notamment grâce au jeu d'acteur de Johnny Depp et aux liens forts entre chaque film. Tout était lié : la guerre de piraterie du 3 était l'aboutissement des deux premiers, Will cherchant son père, l'amenant jusqu'au Hollandais volant dans le 2, qui se conjugue avec la course après le Black Pearl etc... Rajoutez à cela des personnages secondaires réussis : Barbossa, Gibbs, Davy Jones, et le reste de l'équipage, vous obteniez un cocktail divertissant, drôle, au scénario farfelu mais haletant. Aucun ennui, des répliques cultes, tout était réuni pour passer de bons moments au cinéma.


Mais arriva le quatrième film. Qui ruina tous les efforts accomplis jusqu'à présent. Un scénario faible, des nouveaux personnages sans reliefs, un méchant cliché au possible, un Jack Sparrow sans la même malice ni le même impact... Une déception sur tous les plans. Le seul angle intéressant était celui de la religion, peu et mal développé.


Comprenez ma mégarde à l'annonce d'un cinquième film. Je n'ai vu que la première bande-annonce teaser, pour lui laisser le bénéfice du doute. On y voit Javier Bardem en méchant, demandant à Henri d'aller trouver Sparrow. Un méchant qui ressemblait vaguement aux morts vivants de la malédiction du Black Pearl, un méchant qui se présentait comme le Barbe Noire de l'épisode 4. J'étais donc très méfiant.


Et puis finalement. J'ai passé un bon moment. Un bon moment de divertissement du début à la fin. La principale raison est que j'ai retrouvé ce que j'aimais dans la première trilogie. Une chimie qui opère entre les personnages, un lien avec les films précédents, un nouvel enjeu crédible, des personnages qui ont évolué. Mais bien sûr, tout cela vient avec son lot de défauts et frustrations.


Ca sent le réchauffé. La paire Henri/Carina est du copié-collé de Will/Elisabeth, en moins bien. Javier Bardem est un bon méchant, au background décevant, un méchant maudit à l'aspect monstrueux qui est loin derrière la profondeur de Davy Jones. Il n'empêche que tout ce petit monde fonctionne, mais leurs liens sont bien moins réussis que dans les trois premiers films.


Et puis une question : Pourquoi cette insupportable obsession de faire passer Jack Sparrow pour un loser à CHAQUE fois ? D'accord, il n'est pas au meilleur de sa forme dans ce film, mais à aucun moment il n'apparaît aussi incroyablement malin et plein de surprises qu'avant. Il ne gagne que par concours de circonstances ou comique de situation, c'est lassant. La seule scène où on le retrouve est le flash back de sa jeunesse, ou la il "Jack Sparrotte" Salazar, et c'était génial ! Ou est le Jack Sparrow qui trouve la faiblesse de Davy Jones, qui combat le Kraken, qui s'échappe avec une classe sans nom des mains des Anglais ? Aurait-il disparu ?...


Très clairement, La Vengeance de Salazar se veut focalisée sur Jack Sparrow, mais c'est Barbossa qui lui vole la vedette, même pas un nouveau personnage, mais Barbossa ! La dernière scène rendra également nostalgique les fans de la première heure !


Ainsi, ce volet de Pirates des Caraïbes rattrape le navet du quatrième. Mais dans sa tentative de remplacement des anciens personnages, c'est un petit échec. Chaque apparition brève de Will Turner surpasse les meilleurs moments à l'écran de son fils, sauf peut-être pendant la scène d'ouverture, Carina ne prend jamais de réelle envergure et le reste des personnages, y compris Jack Sparrow, perdent de leur sublime. Le tout marche, divertit, fait rire par moment, mais jamais au niveau des trois premiers. En voulant se remettre sur le droit chemin, tous les éléments d' "avant" ont pris le dessus sur le "nouveau". Beau rattrapage, Disney, mais vous avez encore du boulot.

CptGrayson
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le 28 mai 2017

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