Ponyo, ponyo, lalalalalala !
Cette musique me reste dans la tête, c'est fou !
Enfin bref. Miyazaki, je connais pas énormément. J'ai vu pas mal d'extraits, et Le Voyage de Chihiro, mais c'est tout ! (Oui, battez-moi avec des racines de courge).
Mais là, j'avais envie d'aller au ciné, et puis l'histoire avait l'air rigolote...
En sortant, j'avais des coeurs dans les yeux, l'envie de câliner le monde entier et l'impression d'être une boule de peluche.
Parce que ce film est juste une merveille.
Commençons par la musique. Vraiment magnifique, avec des grandes envolées lyriques, des passages beaucoup plus discrets, et puis ce générique de fin, si simple et si accrocheur, qui ne sort pas de ma tête.
Et puis, ce chara-design qu'on ne retrouve que chez Miyazaki. Ces personnages si mignons, et Ponyo qui est craquante. Que ce soit en poisson, en semi-humaine, ou en petite fille. Le sorcier est pas mal, et on sent qu'il tire parfois vers le vrai méchant. Parfois il se rapproche de certains personnages vraiment mauvais, comme la sorcière dans le Voyage de Chihiro qui devient vraiment hideuse en proie à la colère. Ici, il n'y a que quelques courts passages où ce faux-méchant s'approche un peu de ce cas. Ces cheveux se hérissent, son visage se tend... mais il ne rentre jamais dans cet état de "monstre", comme si Miyazaki lui-même s'interdisait de rentrer dans une atmosphère inquiétante.
Car le film est résolument bon enfant. Enfant, c'est bien le mot, car il s'adresse avant tout aux tout-petits. Mais ce qui touche les petits touchent aussi les adultes, car l'ambiance qui se dégage de cette oeuvre nous ramène forcément en enfance. Ici, rien ne parait grave. L'eau, élément prédominant du film, n'est pas étouffante, car tout le monde peut vivre dedans. Elle peut paraître dangereuse, mais elle n'est finalement qu'une source de vie. Les animaux qui y vivent semblent tous y vivre en paix, et lorsqu'elle déborde et qu'elle menace la ville, elle n'apporte aucun dégât, mais semble juste recouvrir les habitations, sans les endommager. Pareil, il n'y a pas de notion de froid ou de chaud. Les héros sont dans l'eau sans grelotter, et, mêlée à ce personnage divin qui l'incarne, elle semble plus proche d'un élément puissant mais bienveillant, que d'un élément naturel et destructeur.
La maison du petit héros est également un point de repère extrêmement important. Un foyer qui ne prendra jamais l'eau, car placé tout en haut de la montagne. On s'y sent à l'abri lorsque la pluie bat son plein au dehors. Une atmosphère de cocon doux et confortable s'en dégage, et on prend un vrai plaisir lorsque la maman de Sôsuke (le héros) prépare à manger à son fils et à Ponyo. La scène dure pourtant longtemps, mais on se sent tellement bien en regarder les deux enfants manger, alors que c'est encore la tempête dehors, qu'on n'y prend pas attention.
On ne retrouve pas de vrai méchant dans le film. Le seul élément perturbateur, hormis la mer, est le père de Ponyo, un étranger magicien. On voit surtout en lui le père un peu trop possessif, qui refuse de voir sa fille partir, qui plus est par amour pour un garçon. Les valeurs familiales sont clairement mises en avant, avec plusieurs thèmes très bien négociés, sans être pour autant des problématiques menant à un débat : le rapport entre l'enfant et sa mère, le domicile familiale, l'éloignement du père et de sa famille à cause du travail, l'évolution de l'enfant et ses prises de responsabilité, le rôle de la mère, etc.
Mais là où se trouve tout le génie de Miyazaki, c'est qu'il ne nous lâche pas ces "valeurs" en plein visage dans une optique moralisatrice. Au contraire, il nous les montre, comme on montre la vie de tous les jours. C'est un fait, et on observe juste, sans jugement. De même que l'impact de l'homme sur l'écologie marine : le sujet est abordé, on en parle, mais cela reste léger, et le récit n'est clairement pas engagé. C'est au spectateur de comprendre ce dont il a envie.
Ce qui occulte tout le reste dans Ponyo, c'est avant tout la poésie, l'incroyable poésie, qui entoure cet animé. Le charisme des personnages, tous plus mignons les uns que les autres, mélangé à cet atmosphère reposante et cette musique, font qu'on assiste à cette aventure dans une attitude zen et décontractée. Du coup, on prend cette poésie en plein dans les dents, on est absorbé par l'univers et on assiste à cet histoire comme dans un rêve éveillé.
J'aurais bien d'autres choses à dire encore sur ce petit bijou nippon, mais je ne me sens vraiment pas à la hauteur pour décrire ce moment que j'ai passé. Allez le voir, c'est juste un pur moment de poésie et de douceur.