Porco a beau être un porc, toutes les jolies filles sont à ses pieds. Chez Miyazaki, peu importe l'apparence. Ce sont la bravoure, les actes héroïques, le talent, qui définissent ce que nous sommes. Cet as du pilotage le sait bien. Il ne se lamente pas une seule seconde sur son état. Il l'a accepté. Il mène sa vie de chasseur de primes et, quand il en a assez, il va buller sur son île déserte, siroter un cocktail, compter ses billets. C'est mieux la compagnie des vagues vu qu'on baigne en plein fascisme italien. Tous les hommes sont violents, pilleurs, menteurs ou beaux parleurs.
Au contraire, les femmes sont belles, douces, romantiques. Elles chantent de belles chansons. On sent chez Gina une profonde mélancolie. Mariée trois fois, elle aura perdu ses trois maris victimes de leur engin. Elle en pince pour Porco mais attend définitivement un signe de sa part. Alors, elle espère. Elle espère. Jusqu'à quand ? Mystère. Mais elle espère. Et moi, j'espère que ce cochon ouvrira les yeux, laissera tomber cinq minutes son coucou et répondra à son appel muet.
Fio, elle, est beaucoup plus forte, déterminée, ingénieuse. Elle n'a pas sa langue dans sa poche. Elle ira loin. Plus âgée que Kiki la petite sorcière, elle en a le même caractère. Le même sens de la débrouillardise. Si le monde était dirigé par des femmes aussi volontaires, on n'en serait pas là.