Le cocu du Diable

Mon premier contact avec Mr. Zulawski, et quoi de mieux pour se lancer que ce fameux Possession.

Hystérique, grotesque, le film ne relâche l'étau à aucun moment. La désagrégation du couple est très bien écrite, les rares espoirs de stabilisation, notamment avec Helen, s'essoufflant aussi vite que leur apparition. Hélas, film de genre oblige, tous les excès de son lignage cinématographique sont au rendez-vous. Les personnages sont plus névrosés les uns que les autres, tombant tout à fait dans la caricature souvent malvenue, hormis Moutarde Bennent qui est très drôle en bourgeois new age incarnant la virilité absente du personnage de Sam Neill, et Isabelle Adjani qui est absolument magnifique... mais aurait gagné à ménager ses cordes vocales. Le gore reste discret, hormis le retournement de situation tentaculaire que Toshio Maeda ne renierait pas, à la fois tragique et grinçant.

Si vous avez le coeur accroché et êtes prêt à faire quelques concessions sur l'absence totale de retenue que se permet Possession (retenue qui aurait paradoxalement renforcé son impact), voici un très beau film d'horreur aux thématiques humaines vraiment touchantes et d'une amoralité bienvenue. Et Mme Adjani, quand elle la ferme un peu, est superbe.