Adultère : changement d'herbage qui réjouit les veaux mais surtout les porcs. (Baffie)

Quelconque est le dénominateur commun que j'appliquerais à ce film. Diane Kurys ne sait pas se renouveler et n'a aucune inventivité. L'histoire qu'elle monte en épingle n'est qu'une banale histoire d'adultère.
Quelconque comme le casting si l'on excepte Testud et Thierry. Quant à Magimel, il joue toujours aussi faux. Pourquoi la réalisatrice prend toujours les mêmes acteurs? On a ses petites manies ?
Quelconque comme le scénario qu'elle a écrit qui use et abuse tant qu'il peut des flash-back : j'ai horreur de cette sensation de cassures incessantes qui faussent les tempos et tuent le rythme.
Quelconque comme la réalité de ses prises de vues : comme d'habitude, on a ressorti des voitures de collection aussi rutilantes que des euros neufs, pour faire époque. .. Fort bien, mais elles semblent tout droit sorties d'usines : on finira un jour par découvrir sur le pare-brise une vignette Crit'air !
Une ode (réchauffée) à l'infidélité qui m'a profondément ennuyé et qui a été un bide : 194 140 entrées en salles pour un budget de 8 M€...

(...)

Ça c'est ce que j'écrivais grosso-modo et à "chaud" en 2016... Aujourd'hui en2022 ?

Je crois qu'il faut avoir vu ce film au-moins deux ou trois fois afin que pour mieux l'analyser, on fasse abstraction du côté "curiosité et découverte" de l'aventure pour apprécier son côté historique, dramatique, car c'est un peu, voire totalement autobiographique...

J'ai toujours autant détesté ces flash-back, et ai découvert entre-temps que le générique musical

chanté par Yves Simon constitue un retour en clin d'oeil à "Diabolo-menthe", premier film de Diane Kurys (1948- ) Celui-ci est son antépénultième : une façon de boucler la boucle de son histoire d'enfance ?

Si l'on excepte Magimel qui ne m'a toujours pas semblé crédible, il était très difficile sauf à disposer d'un budget conséquent,de trouver meilleur choix de comédiens : Moulévrier sait nous concocter des castings aux petits oignons, mais la perfection n'est pas de ce monde.

En revoyant ce film, j'ai aussi été de nouveau agacé par les mauvaises prises de son !

Duvauchelle par exemple, est souvent incompréhensible dans ses chuchotements : il n'a semble-t-il pas fait de théâtre et ça se sent : côté articulation des mots et élocution, ce n'est pas ce qu'on fait de plus intelligible... Pour achever mon courroux, la fin est récitée : encore plus horripilant que quand on doit se l'inventer soi-même. D'autant que la voxographie n'est pas le point fort de cette œuvre, pourtant d'une grande sensibilité. Mais Kurys n'est pas une grande dramaturge, dommage...

Enfin, en 2013, le grand public se sentait-il encore concerné par ces juifs revanchards de l'après-guerre ? Tout cela a beaucoup vieilli, mais la réalisatrice-scénariste-coproductrice, qui a décidément vécu une enfance mouvementée, a au-moins le mérite de sanctuariser une fois encore le génocide juif...

D'autant que de nos jours en 2022, l'histoire n'étant qu'un éternel recommencement : c'est le peuple ukrainien qui souffre de la cruauté bestiale d'un nouvel Attila, criminel de guerre assoiffé de sang humain qui, pour assouvir son désir de conquêtes territoriales, tue aveuglément tout ce qui bouge. Et mène son pays lentement mais inexorablement à la ruine, comme, Hitler l'Allemagne de jadis...

Ce qui n'a pas pris de rides par contre, c'est le côté passionnel d'un amour qui finit par écraser tout sur son passage ! La famille, les amis, l'estime de soi-même : je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue, mais si on vous avait demandé jadis de choisir entre votre maman ou votre papa ? Ou entre la mère de vos enfants où un coup de foudre terrifiant ?
France 3 le 16.07.2016- 04..04.2019- Arte le 06.12.2022-

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le 13 déc. 2022

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