Après avoir réalisé deux péplums, Sergio Leone se tourne vers le western en y ajoutant des saveurs d’Italie. D’où le terme spaghetti accolé au genre. Il faut y ajouter quelques épices japonaises puisqu’il est évident que le personnage interprété par Clint Eastwood fut grandement inspiré par celui de Sanjuro du film éponyme réalisé par Akira Kurosawa deux ans plus tôt. Un homme sans nom, habile avec son arme et justicier dans l’âme, entre dans une ville à la recherche de travail. Il manigance avec les vilains pour mieux protéger les plus faibles. Les histoires de cowboy à l’italienne ne se démarquent pas par leur subtilité. Impossible de confondre les bons et les méchants tellement ils sont dessinés au crayon gras. C’est dans la manière de les filmer que Sergio Leone a fait sa marque. Les close up sur les visages son abondants. Que ce soit celui du bellâtre le cigarillo au bec que ceux des brutes balafrées. Et puis il y a le rythme lent jusqu’à être complaisant des séquences d’affrontement que le spectateur savoure grâce à la musique d’Ennio Morricone qui est devenue aussi monumentale que les films avec le temps. Pour une poignée de dollars est le premier d’une trilogie mettant en vedette Clint Eastwood et son poncho. On peut y détecter les éléments que le réalisateur va peaufiner au fil de ses œuvres et qui vont définir son héritage cinématographique. Avant son entrée en scène, le western était un genre un brin tari à cause de tous ces films qui finissaient par se ressembler. Le son de l’harmonica l’a fait renaître.

Elg
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le 4 janv. 2021

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