Pour une Poignée de Dollars, pour certains, se résume à ceci : le remake western (et par un Italien, qui n'assumait alors pas vraiment, se renommant pour l'occasion Bob Robertson) d'un grand classique du film de samouraïs par Akira Kurosawa (Yojimbo Le Garde du Corps), mené par un grand Toshiro Mifune (comme d'hab chez Kurosawa, diront pas mal ^^).

Mais résumer le film à ça serait une grossière erreur.

D'abord, parce que la transposition dans la période du Far West est plus que réussie.
Ensuite, parce que Ennio Morricone signe une bande son de folie.
Enfin, Clint Eastwood est définitivement révélé, devenant immédiatement une star du western, puis une star tout court.

Mais surtout, SURTOUT, Pour une Poignée de Dollars a littéralement dynamité la production western, en en signant un renouveau.
Le western US s'embourbait dans le manichéisme et le simplisme (à quelques exceptions près, quand même, comme L'Homme qui Tua Liberty Valance, pour ne citer que ça), avec des gentils héros sans peur et sans reproche contre des bandits/Indiens/Sudistes vilains pas beaux.

Puis Sergio Leone débarque et explose tout ça.

Un héros aux allures de anti héros, cynique, violent, qui se fout des problèmes du coin en voulant juste les exploiter pour se faire un maximum de fric, des méchants qui ont leurs propres problèmes personnels, les rendant un peu humains et attachants, et une violence (pour l'époque) particulièrement exploitée.

Il a suffi d'un film à Sergio Leone pour faire exploser les codes du western en en créant de nouveaux et pour s'imposer comme un maître du genre avec sa réalisation à bases de plans larges et de zooms, définissant et imposant son style (notamment l'idée des musiques de Morricone jouées pendant le tournage).

Qui peut en dire autant?

Alors, certes, le film a vieilli, que ce soit sa violence ou son propos (quoique, le coup de l'étranger pris entre 2 feux, si c'est bien fait, ça marche toujours), mais il reste vraiment plaisant à regarder et a surtout tellement marqué le western et le cinéma en général qu'il mérite largement cette note.
Lonewolf
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le 24 nov. 2010

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Lonewolf

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