Difficile de vanter les mérites de Predestination sans spoiler les éléments surprenants de son intrique. Ce film australien fait partie des agréables surprises que nous réservent les direct to DVD depuis quelques années; à croire que pour être distribuée en salles, une oeuvre de science-fiction doit être gonflée aux effets spéciaux et posséder toute un attirail technologique prévu pour faire fantasmer les geeks, et promouvoir un merchandising opportuniste. Prédestination dispose d’un budget modeste le privant de toutes profusions de CGI, tout en lui garantissant que l’intérêt sera ainsi porté sur son scénario. Le film débute donc à la façon d’une série B old-school au cœur de l’action, où on comprend en l’espace de quelques minutes à peine qu’il est question d’attaque terroriste à la bombe, pouvant être déjoué grâce à un procédé de voyage temporel dont nous découvrons progressivement les conditions comme les paradoxes qu’il génère; on ne peut donc s’empêcher d’y trouver une parenté directe avec Source Code.

Cet attrait pour les récits complexes que permettent les voyages dans le temps, vient de l’écrivain américain Robert A. Heinlein, qui a consacré sa prolifique carrière à prospecter le champs des possibles de ce type de récit pour y puiser des hypothèses philosophiques et métaphysiques. Les frères Spierig ont su voir ce potentiel dans la nouvelle "Vous les zombies" , et réussissent ainsi à dégager une réflexion propre à leur scénario, alors que la recette de base pouvait paraître éculée. Pour cela, les réalisateurs ont misé sur un effet de surprise constant dans le déroulement de l’intrigue, où le spectateur n’a jamais l’impression d’assister à du cinéma d’exploitation à la formule usée et aux effets attendus. Après les dix premières minutes qui promettent de l’action et une ambiance digne d’un épisode de Fringe, ou d’un roman pulp des années cinquante, le point de vue se déplace du personnage d’agent temporel vers un autre personnage, déplaçant par la même occasion le ton du film de polar avec intrigue inter-époque, vers un ton plus dramatique, centré sur le vécu émotionnel d’un individu hors norme (...)

Le reste de notre critique de PREDESTINATION, sur Le Blog du Cinéma
LeBlogDuCinéma
8
Écrit par

Créée

le 22 janv. 2015

Critique lue 553 fois

3 j'aime

Critique lue 553 fois

3

D'autres avis sur Prédestination

Prédestination
Pierre_Champleboux
2

Time travel for dummies

Fana d'histoires de voyages dans le temps depuis toujours, je me suis jeté sur Prédestination avec la ferme intention de passer un moment divertissant, plein de surprises et de rebondissements...

le 3 déc. 2014

54 j'aime

11

Prédestination
Strangelove
7

Homme à femmes.

Alors déjà je souhaiterais commencer par dire que ce n'est pas le titre que je souhaitais donner à cette critique, mais étant donné la forte portée spoilatrice (j'invente des mots ce soir, m'en...

le 7 déc. 2014

52 j'aime

9

Prédestination
Samu-L
6

Destination convenue

Predestination est une adaptation de la nouvelle All You Zombies de Heinlein. Cette nouvelle étant elle même une réponse de la part d'Heinlein au roman de Barjavel Le Voyageur Imprudent et au fameux...

le 30 nov. 2014

44 j'aime

12

Du même critique

Buried
LeBlogDuCinéma
10

Critique de Buried par Le Blog Du Cinéma

Question : quels sont les points communs entre Cube, Saw, Devil, Frozen et Exam ? Ce sont tous des films à petit budget, dont le titre tient en un seul mot, et qui tournent autour du même concept :...

le 21 oct. 2010

43 j'aime

4

The Big Short - Le Casse du siècle
LeBlogDuCinéma
7

Critique de The Big Short - Le Casse du siècle par Le Blog Du Cinéma

En voyant arriver THE BIG SHORT, bien décidé à raconter les origines de la crise financière de la fin des années 2000, en mettant en avant les magouilles des banques et des traders, on repense...

le 16 déc. 2015

41 j'aime

Un tramway nommé désir
LeBlogDuCinéma
10

Critique de Un tramway nommé désir par Le Blog Du Cinéma

Réalisé en 1951 d’après une pièce de Tennessee Williams qu’Elia Kazan a lui-même monté à Broadway en 1947, Un Tramway Nommé Désir s’est rapidement élevé au rang de mythe cinématographique. Du texte...

le 22 nov. 2012

36 j'aime

4