Le parcours de Thomas Lilti est pour le moins étonnant. A 42 ans, notre homme est médecin généraliste, une vocation qu'il couple à son autre passion: le cinéma. Réalisateur et scénariste à ses "heures perdues", on lui doit déjà trois films, dont le plus connu est sûrement Hippocrate. Il nous revient en 2018 avec Première Année, un film qui, là encore, parle de ce qu'il connait le mieux, à savoir l'univers de la médecine.
Nous voilà donc à la rentrée universitaire dans une fac de médecine parisienne à suivre Benjamin, débarquant tout droit de sa terminale S et qui semble être là plus par défaut qu'autre chose. Il fera vite copain-copain avec Antoine, qui tente une première année pour la troisième fois consécutive, après avoir échoué de peu l'année précédente.
Très vite, les deux compères ne se quittent plus. Antoine fait bénéficier de son expérience à Benjamin, qui va vite comprendre que jouer les touristes ne mènera à rien. Quant à ce dernier, il fait gagner un temps précieux à Antoine en l'hébergeant, tout en devenant rapidement un "compagnon de galère" bien utile grâce à son organisation et ses facilités intellectuelles.
De l'aveu du réalisateur lui-même, Première Année cherche à montrer "la violence et l’épreuve que sont ces grands concours qui déterminent toute une vie" et l'"hyper compétition dans laquelle notre époque [nous] oblige à vivre", qui plus est quand on a à peine 20 ans.
A ce titre, le film atteint son objectif en montrant parfaitement le rythme ultra soutenu qui s'impose aux étudiants pour avoir une petite chance, à la fin, de continuer leur parcours. On serait presque stressé lors des scènes prenant place dans ces ignobles salles d'examens gigantesques et sans âme.
Si on soulignera la performance de Vincent Lacoste et de William Lebghil (oui oui, Slim dans Soda) qui forme un duo convaincant et attachant, on regrettera en revanche que les seconds rôles soient aussi peu travaillés. On aurait notamment aimé que cette promo de médecine ne soit pas composée que de personnages fadasses, même chose pour le corps enseignant...
Si globalement, le scénario est "couru d'avance", Première Année reste un film assez réussi que l'on qualifiera de "mignon".
L'ensemble fonctionne bien et constitue un rendu que l'on peut supposer réaliste de la fac de médecine (le réalisateur étant lui-même passé par là) et en particulier, de cette fameuse première année charnière.
Si le film n'a pas nécessairement besoin d'être vu sur grand écran, il n'en demeure pas moins un moment sympathique malgré tout.