Aux frontières du réel
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Comédie sympathique mais inégale, Problémos rappelle combien Eric Judor sait être drôle sans devoir forcément jouer les imbéciles.
Il est entouré d’une bande de gens peu connus mais très convainquants.
L’idée est simple: prendre une communauté pétrie de bonnes intentions et de grandes idées sur la façon dont la société devrait fonctionner, la plonger dans le grand bain, secouer un peu les choses et voir ce que ça va donner.
Evidemment le but est de nous montrer que l’homme reproduit ce qu’il connait et que chaque nouvelle organisation se fait à partir de l’existant.
Est-il possible de s’affranchir totalement du passé pour créer ex nihilo ce que l’humanité a construit au fil d’une histoire chargée en rebondissements?
Joli parallèle avec une actualité politique qui voit un nouveau président devoir composer entre nouveauté et institutions, groupes historiquement établis.
On comprend bien l’intention de Problémos, et à vrai dire on se surprend à réfléchir à tout un tas de questions sur la société idéale ou la manière dont on arrive à voir ce qui ne va pas chez les autres sans se rendre compte de nos propres travers.
On a rarement l’occasion de tant s’interroger à ce point devant une comédie, même s’il ne faut pas non plus s’attendre à de profondes réflexions philosophiques.
Problémos force le trait mais c’est l’art de la caricature de se baser sur l’existant pour l’exagérer: il est évidemment plus facile d’être d’accord pour dire que les choses doivent changer, mais plus difficile de créer un consensus sur la mise en pratique d’une nouvelle organisation et sur le choix de celle-ci.
C’est plus facile d’être contre une action que d’être dans la proposition.
Malheureusement le film a quelques défauts.
On est déçu que le film insiste lourdement sur certains aspects (le traitement du sdf par exemple), on suit un enchaînement de péripéties qui ne mènent qu’à la prochaine blague, et on se dit qu’il manque encore quelques bouts de métrage pour rendre le tout un peu plus digeste et amener une meilleure réflexion sur les belles idées et les défauts de la nature humaine qui revient toujours au galop..
Enfin, on sent dans certains passages et dans le traitement de l’image que le film a manqué de moyen et/ou de maîtrise sur le plan technique.
Du bon dans cette comédie, pas sensationnelle mais rafraîchissante sans être abrutissante.
Créée
le 22 mai 2017
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