Je ne suis pas un grand fan de Tarantino, loin de là, j'aime trois ou quatre films, mais j'aime bien revoir Pulp Fiction de temps en temps, film que j'ai évidemment découvert en salle, il y a déjà 25 ans... mon dieu, j'ai vécu l'explosion du phénomène en direct, ayant également vu Reservoir Dogs (que j'aime beaucoup moins) à sa sortie, et c'est fou de revoir ce film en constatant que tout ou presque ce qu'il y a dedans est devenu iconique. Les titres de la BO par exemple étaient quasi tous inconnus et ils sonnent aujourd'hui comme des classiques absolus (tant mieux pour les artistes ou leurs ayant-droit), les mimiques, les répliques, les attitudes, tout fait partie de notre quotidien, quoiqu'on pense du film. Le film sinon, il vieillit très bien, il est incroyablement long, 2h34, mais ne parait pas long pour autant, on ne s'emmerde jamais, pour deux raisons. Tout d'abord parce qu'il y a beaucoup d'humour, en permanence, et que ça permet de faire passer tout le côté outrancier du truc. Ensuite, parce que, au-delà du côté "bavardage" qui lui est souvent reproché, Tarantino travaille vraiment ici par blocs de temporalités, chaque scène étant un bloc de temps presque à part, qu'il fait se confronter au précédent puis au suivant allant jusqu'à former un film à la construction aussi bizarre qu'ambitieuse, fait d'une assez petite quantités (une dizaine tout au plus) de blocs quasi indépendants dont la boucle finit par se boucler quand même avec une dernière séquence qui reprend la première sous un autre point de vue. L'ambition de l'ensemble étant décuplée par le fait que ces blocs ne sont pas chronologiques, créant des allers-retours vertigineux, d'autant qu'il y a deux types d'allers-retours, ceux à la temporalité proche (où c'est juste un choix de montage que de montrer une séquence avant une autre), et ceux qui constituent un flashback allant fouiller le passé d'un personnage, comme la séquence de la montre. Bref, ce film aux allures potaches est tout sauf un film potache, il fait montre d'une ambition de construction, de réflexion et de mise en scène qui font que le film est toujours aussi pertinent 25 ans plus tard.

FrankyFockers
7
Écrit par

Créée

le 23 oct. 2013

Critique lue 480 fois

5 j'aime

3 commentaires

FrankyFockers

Écrit par

Critique lue 480 fois

5
3

D'autres avis sur Pulp Fiction

Pulp Fiction
Sergent_Pepper
9

Dédale & hilares

Il est presque impossible de savoir par quel angle attaquer Pulp Fiction, continent culte dont les multiples visions n’épuisent pas la saveur. Commençons peut-être par ce qui fait sa filiation la...

le 13 mars 2016

178 j'aime

22

Pulp Fiction
Behind_the_Mask
4

Je t'aime, moi non plus

Pulp Fiction et moi, c'est une histoire très compliquée. Il aura fallu que je m'y reprenne à trois fois pour en voir le bout. La première fois, j'avais quinze ans. J'avais fait l'impasse au cinéma et...

le 10 mai 2015

154 j'aime

39

Du même critique

Forever Changes
FrankyFockers
10

Critique de Forever Changes par FrankyFockers

La carrière de Love n'aura duré que de 1965 à 1970. Un bien court moment, mais qui marquera à jamais l'histoire de la musique rock et qui fera du groupe le plus grand représentant du psychédélisme...

le 24 avr. 2012

67 j'aime

10

Body Double
FrankyFockers
10

Critique de Body Double par FrankyFockers

Pourquoi ce film est-il si important dans l'histoire du cinéma moderne ? Voici une question qui mérite d'être analysée, comme il convient aussi de s'arrêter quelque peu sur le cas Brian de Palma, le...

le 23 avr. 2012

59 j'aime

4

Le Charme discret de la bourgeoisie
FrankyFockers
10

Critique de Le Charme discret de la bourgeoisie par FrankyFockers

Sorti sur les écrans en 1972, Le Charme discret de la bourgeoisie se situe en plein milieu de la période française de Bunuel, sa dernière et aussi l'une de ses plus intéressantes. L'âge n'a jamais...

le 23 janv. 2012

43 j'aime

1