(Dés)intégrations

Si le premier film avait pu paraître à certains un brin réac, il avait au moins pour lui un sens de la construction comique "à papa" qui fonctionnait. Après son carton en salles, pas étonnant de voir la naissance d'une suite, et des risques qu'elles comportent. Car aux critiques émises sur le premier, Philippe De Chauveron répond avec désinvolture en mettant encore plus l'accent sur les clichés et en disant ouvertement "on ne peut plus rien dire en France" à cause des "bien-pensants". On sent que ça va être compliqué...

Et ça ne loupe pas. Tout ici n'est qu'un effet grossissant du premier. Il s'amuse à pousser les curseurs à fond sur les clichés, jusqu'au dégoût. Le seul fil narratif est désormais la tension communautaire, via des vannes souvent grasses ou mal écrites. Attention le film (pour ne pas s'attirer toutes les foudres) se veut au final très équilibré en ramenant sans arrêt la balle au centre du débat. Mais pour cela il y met des kilos de choses grasses et éculées de chaque côté de la balance. En revanche le discours politique de la France où il est impossible d'entreprendre, où on est trop taxé, où les grèves sont constantes (...) ne sera lui jamais contre-balancé et met d'accord tous les partis. Il marque là un vrai discours réac bien mal amené et très lourd. Gênant.

Surtout que désormais les gendres sont tous des quadras bobos, alors qu'ils étaient censés équilibrer le volet social du film...Désormais ils font du business en buvant un bon vin, pendant que les femmes parlent en cuisine (mon dieu...).
Ajouté à ça une écriture flemmarde des dialogues, un scénario quasi inexistant (les maigres enjeux ne font pas un film), et des scènes qui s'enchaînent à vitesse de folie (on ne sait même plus quand ils sont à Paris ou ailleurs)... Les rires du départ font place à un silence gêné.

En faisant comme seul fil directeur la tension communautaire et en poussant le curseur du cliché à son paroxysme de chaque côté (jusqu'au mauvais goût), le film s'avère souvent gênant et politiquement engagé. Alors quand on ajoute à ça un scénario quasi inexistant et une construction hasardeuse... on se demande ce qu'on a fait au bon dieu pour mériter ça.