La soupe populaire.

J'étais curieux de voir ce film, car le succès populaire dont il est témoin n'est pas anodin. Malheureusement, "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu" se rapproche plus d'un "Bienvenu chez les chtis" que d'un "Intouchables"...

Alors oui, j'ai rit. Il serait hypocrite de dire le contraire. Le flot ininterrompu de gags finit par nous emporter, évidemment. En plus, Christian Clavier s'éclate comme jamais dans un rôle qui lui sied parfaitement.

Mais, honnêtement, quel est le mérite de ce film ? Certes, les intentions sont louables : faire un film contre le racisme est forcément honorable. Seulement, le film se limite aux clichés et stéréotypes, qu'il utilise goulûment pour nous faire rire grassement, réutilisant tout les calembours connus, que tout humoriste à utiliser au moins une fois, de manière plus ou moins subtile. Alors, tout y passe. De Bruce Lee pour le chinois à Arafat pour l'arabe, en passant par Amin Dada pour le père du noir... Mon Dieu ! Me voilà abasourdi par tant de finesse...

En plus, en terme de mise en scène, ça reste très classique. Philippe de Chauveron reste dans les conventions et s'occupe de tenir la caméra. Quand aux acteurs, on surexploite les clichés. Mention particulière à Ary Abittan, ici lourd et agaçant. Il est à l'image d'un casting nageant dans ces clichés qui provoquent allégresse et rires aux éclats dans la populace. "Hourra ! Nous ne sommes pas racistes !" Quoique.

Ici, c'est brossage de poil et cirage de pompe. Pas question de froisser le spectateur dans ses bonnes vieilles habitudes ! On lui fait croire qu'avec un peu de bonne volonté, tout va s'arranger. Oui, bien sûr, mais alors c'est pas demain la veille que les choses vont changer, hein ? Excusez-moi, mais faire d'un arabe un avocat, c'est pas vraiment se jouer des clichés ! Non, décidément, le film n'est pas assez corrosif, ne montre pas des réalités assez profondes pour nous sensibiliser sur quoi que ce soit contre le racisme.

La comédie populaire par définition en somme. *soupir*...