Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? par Hugo Harnois

Voilà l'image de la France d'aujourd'hui ? Riche, beauf et raciste ? Quand les parents Verneuil voient leurs filles se marier les unes après les autres avec des garçons issus de l'immigration, c'est le drame. Il espèrent alors de tout cœur que leur petite dernière va se marier avec un bon et honnête catholique. Même si on ne peut enlever au récit toutes ses bonnes intentions de tolérance, ainsi que des idées qui auraient pu être intéressantes (tous les peuples sont xénophobes vis à vis des autres), le film est un échec qui ne sert qu'à rassurer les personnes enclines au sectarisme qu'elles ne sont pas racistes.

Est-ce avec ces acteurs que la nouvelle génération comique prend le relais ? Mauvaises et misant beaucoup sur leur plastique, ces quatre filles ne proposent aucune profondeur dans leur jeu et jamais nous ne croyons en leur peine ou leur joie. Quant aux gendres, ce n'est qu'enchaînement de blagues vaseuses faites uniquement de lieux communs et de généralités pour faire rire la majorité du public, peu regardant sur ce qu'il va voir. On aura droit, pour le passage « d'anthologie », à une scène de beuverie maintenant habituelle dans les productions hexagonales depuis Bienvenue chez les Ch'tis, mais aussi une happy end tirée par les cheveux pour réconforter tout le monde.

Une fois encore, la critique s'oppose ici totalement aux spectateurs, qui ont désormais atteints le chiffre de huit millions d'entrées et faisant de Qu'est ce qu'on a fait au Bon Dieu le plus gros succès en salle cette année. Cette œuvre made in France a en effet tous les ingrédients pour réussir une comédie typiquement populaire. Avec un sujet contemporain et un scénario léger, tenu de plus par l'un des piliers de l'humour français depuis plus de trente ans (Clavier), ce film ne pouvait faire qu'un carton. Mais du début à la fin, ce dernier reste en surface et ne va pas au fond du problème qu'il soulève.

Après avoir visionné cette comédie, la France ne sera pas moins raciste, seulement plus hypocrite.