John Rambo vagabonde dans cette petite ville paumée, le visage hagard, un baluchon sur l'épaule, un jean déchiré et un vieux treillis militaire en guise de veste. Il est à la recherche de son vieux compagnon d'infortune, dont il sort une photo abîmée. 'Non, je ne le reconnais pas, ah ben si mais désolé il est mort depuis'. Dépité, il continue sa route, déambulant seul avec sa dégaine de loup affamé. Soudain, il croise un shérif bedonnant, lui barrant la route avec sa caisse pourrie des années 80, 't'es pas le bienvenu ici, on aime pas les types dans ton genre, va voir ailleurs'. Il fait mine de changer de route puis reviens sur ses pas d'un air borné. 'hé, je t'ai dit, de déguerpir, t'es sourd ou quoi, tu va finir au poste'... Le regard figé de John cache une colère froide qui sommeille en lui. Une douche froide et quelques escapades plus tard, toutes les unités de police sont à ses trousses. On envoie même des dobermans puis l'armée, fallait pas énerver John Rambo.
"- Vous voulez me faire croire que 200 hommes contre votre poulain, c’est une situation perdue d’avance ?
- Si vous lancez vos hommes, n’oubliez pas une chose.
- Quoi ?
- Réservez-leur une place à la morgue."
Colonel Trautman.
Le premier Rambo made in Ted Kotcheff est un film marquant et un chef d'oeuvre du genre, à l'instar du 1er Terminator, du 1er Conan, du 1er Highlander, du 1er Alien, un film référence dont le succès a malheureusement gangrené des suites laborieuses qui ont terni le mythe. Avec le recul, il s'agit presque d'un film d'auteur à la photographie subtile (le revoir en version remasterisée) et la tension extrêmement bien dosée, portée par la somptueuse mélodie de Jerry Goldsmith. Un classique qui se regarde en 2020 avec nostalgie et admiration.