Film précurseur & novateur, on l’aurait préféré plus satirique que guimauve, dommage.

Louis Jobin rêve de gloire et de reconnaissance, raison pour laquelle il participe au concours "Big Star" permettant au grand gagnant de devenir la tête d’affiche de leur nouvelle émission de téléréalité sur Canal 19. Et le voilà du jour au lendemain propulsé star du petit écran, filmé H24 et 7J/7 avec une caméra qui le suit partout dans ses moindres faits et gestes. Sauf que Louis mène une petite vie particulièrement ennuyeuse et banale, alors pour pimenter le show TV, les producteurs de l’émission décident d’y remédier à leur manière et cette nouvelle célébrité ne sera peut-être pas aussi bénéfique qu’il le pensait, au risque que cela ne lui retombe dessus…

Reality Show (1994) aussi appelé "Louis 19, le roi des ondes" est une comédie dramatique québécoise réalisée par Michel Poulette et qui se verra réadaptée par Ron Howard avec En direct sur Ed TV (1999), avec Matthew McConaughey & Woody Harrelson. Alors que la version US singeait le monde de la télévision par le biais d’une satire, force est de constater que la version d’origine est bien moins percutante et rentre-dedans que l’on aurait pu l’espérer. Préférant y dépeindre une histoire d’amour entre notre héros et sa nouvelle conquête (la ravissante française Agathe de La Fontaine).

Si le résultat s’avère bien plus guimauve que satirique (on aurait préféré le contraire), ce film a au moins le mérite d’être précurseur dans son genre, bien avant le mémorable The Truman Show (1998) de Peter Weir, avec Jim Carrey. N’oublions qu’à l’époque de sa sortie, nous n’étions encore qu’aux prémices de la téléréalité, après "An American Family" (sans l'apport du direct), il faudra attendre "Big Brother" en 1999 pour que ce nouveau genre télévisuel se développe aux quatre coins du globe. Ce film était donc, d’un point de vue scénaristique, purement et simplement novateur mais il faut bien l’admettre aujourd’hui, il a mal vieilli, parait désuet et peine à convaincre en dehors de l’excellente interprétation de Martin Drainville avec ses airs benêts.

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