Quand le chasseur devient la proie… Un thriller féministe qui impose le respect.

Richard et ses deux associés se retrouvent pour leur partie de chasse annuelle au beau milieu des canyons. Lorsque les deux amis arrivent, ils découvrent que Richard mène une relation extraconjugale avec Jen, une jeune femme. C’est en profitant de l’absence de Richard que l’un des deux va violer Jen avec la bénédiction de l’autre. Au retour de Richard, ce qui ne devait être qu’une banale chasse aux trophées va se transformer en une chasse à l’homme… qui se conjugue au pluriel.


Pour son premier long-métrage, Coralie Fargeat nous entraîne au cœur d’un rape and revenge redoutable et diablement efficace. On y fait la connaissance de Jen, une Lolita sexy qui ne laisse pas indifférent la gent masculine à tel point que ces derniers basculent vers le point de non-retour. Une histoire de vengeance sous forme de "girl power" avec une jeune femme volontairement sexualisée au début du film pour laisser transparaître petit à petit une femme badass qui cherchera d’un coté à rester en vie et de l’autre, à venger ceux qui lui ont fait du tort.


Revenge (2018) est un thriller horrifique féministe qui ne fait pas dans la dentelle, d’une extrême violence (il faut souligner l’excellence des makeup-effects,


notamment avec la séquence du poignard dans l’œil, la plaie au ventre avec la symbolique du phœnix ou encore le pied ensanglanté)


, le film tient en haleine avec une aisance déconcertante. Tourné dans le désert marocain et sublimé par une photo aux couleurs pop et acidulées (que l’on doit à Robrecht Heyvaert), la tension quant à elle est à son paroxysme, parfaitement dosée et millimétrée. Ajouter à cela d’excellents interprètes, entre la ravissante Matilda Lutz, le redoutable Kevin Janssens (The Room - 2020) et Vincent Colombe.


D’impressionnantes scènes d’action et sanguinolentes que l’on n’a pas l’occasion de voir dans le cinéma hexagonal et encore moins à l’occasion d’un premier film. C’est intelligent, osé et parfaitement calibré, d’ailleurs, on appréciera grandement la scène « de la cautérisation »


(Jen sous l’effet de psychotropes, se cautérise elle-même sa plaie en mode badass. De quoi vous faire tourner de l’œil. Laissant une empreinte comme marquée au fer rouge sur son ventre, celui du phœnix, l’emblème de la bière mais aussi et surtout, celui d’un oiseau légendaire qui renaît de ses cendres, à l’image de Jen).


La réalisatrice française bluffe littéralement et prouve que le cinéma de genre en France à encore un bel avenir devant lui (surtout après Grave - 2017, de Julia Ducournau). Quand le chasseur devient la proie face à la vengeance et à la détermination d’une jeune femme et quand la proie est incarnée par un homme nu à la virilité exacerbée, le jusqu’au-boutisme de ce thriller féministe réalisé bien avant le mouvement #MeToo ne laisse pas indifférent et fait l’effet d’une belle grosse claque.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


« C’est quoi ton problème ? Elle est seule, elle a le ventre ouvert, on est trois et armés ! Alors de quoi t’as peur ? Hein ? Tu semblais avoir des couilles quand tu t'amusais avec elle. Alors ramasse-les ! »


Mes autres répliques

RENGER

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