Première production américaine pour Ringo Lam, l'un des bons artisans du polar nerveux de Hong Kong, Risque Maximum entrevoit par instants fougueux les prémices de la mise en scène viscérale de Full Alert. L'introduction spectaculaire, au découpage maison, ridiculise n'importe quelle production française mettant les bagnoles en avant (au hasard, Taxi), la bonne optimisation des petits espaces comme terrains de jeux violents (une cage d'escalier, un ascenseur) et la caméra à l'épaule distillent une tension toujours sur le fil digne des meilleures productions HK. Le spectacle, parfois dynamique et surprenant, annonce déjà plus de cinéma que les interminables minutes du futur vraiment imparfait de Timecop. Seul souci de taille, Jean-Claude Van Damme n'est pas encore un acteur à la hauteur des rôles dramatiques qu'il endosse.
Risque Maximum se fait donc attendre tout du long. On attend cette étincelle dans cette écriture expéditive, ce sérieux dans le traitement des personnages, en vain. Mais comment en aurait-il pu être autrement? Les improbables dialogues (nuls) mal interprétés en anglais (même par Van Damme) par d'authentiques francophones, la toujours absence de charisme des méchants cabotins, le nu obligatoire pour la seule femme du film, l'armoire à glace soviétique blond platine, reste bien évidemment le service minimum pour Ringo Lam d'offrir une poignée de cascades où l'on devine aisément quelques cols du fémur se briser et donner au spectateur ce qu'il attend, à défaut d'autre chose, c'est à dire un peu de spectacle bien fichu. Quant à espérer un retour digne des On Fire, dont on ne verra ici que les nombreuses flammes, la multiplicité des lieux et des personnages semblent empêcher le cinéaste de s'exprimer totalement. Ce petit quelque chose qu'on ne trouve qu'à Hong Kong...