Maintenant que je m'attaque à toute la filmographie de Tsui Hark, je m'attends forcément à des œuvres étranges, n'hésitant pas à pousser des délires assez loin, en espérant à chaque fois être agréablement surpris et y découvrir une petite pépite.


Ce n'est pas le cas de Roboforce, mais il est très loin d'être mauvais, et comme souvent avec le futur cinéaste de The Blade dans ce genre de petites productions, il n'hésite pas à aller loin et à ne se fixer aucune limite. Ici, c'est ce qui fait à la fois le charme de l'oeuvre, mais aussi ses limites, s'il fait preuve d'un certain nombres de bonnes idées, son patchwork ne fait pas dans la dentelle en passant constamment de la science-fiction à l'action avec des doses d'humours guère raffinées, allant même jusqu'au ridicule parfois.


Pourtant, je dois bien reconnaître que ce délire m'a plutôt plu, avec un Tsui Hark en roue libre, tant devant que derrière la caméra, mais montrant toujours un vrai savoir-faire pour mettre en scène l'hystérie général et le n'importe quoi. Il ne nous laisse aucun temps mort, il arrive à se faire drôle, notamment par le biais de son personnage dénommé Whisky, avec une première séquence mémorable, et le cadre du film reste tout de même bien sympathique, malgré une histoire un peu étrange, dont on finira vite par décrocher.


Son duo avec John Sham marche plutôt bien, et va devenir au fur et à mesure le principal intérêt du film, ça et les successions de séquences parfois toutes plus dingues les unes que les autres. L'excès est fatiguant, heureusement que le film ne s'éternise pas, tout le monde est en roue libre, les acteurs comme les scénaristes ou metteurs en scène, et c'est surprenant d'arriver à en tirer un truc potable, très con, mais potable, efficace et délirant.


Tsui Hark se ne fixe aucune limite en mettant en scène Roboforce, oeuvre mêlant science-fiction et humour, et s'il n'hésite pas à partir dans le n'importe quoi et en roue libre, ça n'en reste pas moins plutôt agréable à suivre tant qu'on rentre un temps soit peu dans le délire, surtout grâce au savoir-faire qu'il a derrière la caméra pour mettre en scène l'excès.

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le 12 févr. 2018

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Docteur_Jivago

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