L'allégorie de la caverne moderne

Quatre murs, une fenêtre sur le toit, un évier, des toilettes, un lit, une armoire, une table, des vivres, une araignée, une souris, une voiture télécommandée et deux existences. L'une, Ma a été enlevé il y a 7 ans. L'autre Jack, est né dans ces murs. C'est son monde, le seul qui existe, celui où il a toujours vécu. Déjeuner, histoires, lectures, sports, bain, discussions. Une routine que Ma met un poing d'honneur à tenir pour que Jack grandisse et apprenne. Le monde pour Jack c'est cette chambre et son imagination.  


Durant une première heure de huis-clos magnifiquement réalisé, le spectateur en prend plein la vue et découvre un duo aussi attachant que bouleversant. Brie Larson dans son rôle de mère surprotectrice nous transmet tout ce qu'elle ressens, la peur, l'horreur comme la joie.
La réalisation de cette première partie est très dynamique, filmé dans un huit clos étouffant pourrait devenir rébarbatif mais pourtant on vit cette première partie dans une immersion totale sans s'ennuyer une seconde. Les moments de joie sont un peu «  clipesque » avec une musique qui couvre presque entièrement les bruits et les sons, mais l'avancée du récit nous tient en haleine.


Après une scène brillante dans le pick-up où Jack découvre le ciel, la lumière vive,
Room déploie tout son potentiel émotionnel. La vibrante libération de Ma est bouleversante. C'est la première fois que ces deux là se retrouvent libres. C'est alors qu'on nous dévoile une véritable réflexion sur le retour à la civilisation. Peut-on vivre normalement après avoir été coupé totalement du monde pendant sept ans ? Le cinéaste montre avec justesse toute la difficulté à se reconstruire sois-même et avec l'extérieur. Ce film nous prouve que le cinéma arrive aussi bien que la littérature à traiter de la psychologie des personnages.


Room est tel un pari, très loin de ce qu'a fait le réalisateur jusqu'à présent. Inspiré de faits divers réels, le travail étant de transmettre des émotions à travers les deux personnages principaux. Le pari est réussit grâce à la construction de l'histoire ainsi que la justesse de l'avancée dramatique et bien sûr grâce à la performance des acteurs.Une œuvre qui ne peut pas nous laisser indifférent en sortant de la salle.

lison64
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le 20 mars 2016

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lison64

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