Partir c'est pourrir un pneu...
Outre la performance technique, le charisme fou du personnage principal et la bande son, Rubber est un film. C'est un pari osé qu'on croirait sorti de l'esprit chargé d'alcool d'un cinéaste sur le déclin ayant les capacités cérébrales d'un hybride de JCVD et d'une huitre. C'est un peu le pitch du "Royaume de Ga'Hoole" appliquer au stop motion.
"Hey les gars ! Je vais faire un film !
- Ah ouais ?
- Ouais, et ce sera l'histoire... D'un pneu. Mais un pneu serial killer !"
Alors oui, là tout de suite, comme ça, ça prête à sourire. J'irais même jusqu'à dire que c'est du foutage de gueule tellement l'idée de base sent l'arnaque .
Pourtant, l'heure vingt-cinq passe relativement vite. L'immersion est total et mine de rien regarder un pneu faire exploser des têtes, c'est assez plaisant. C'est rafraichissant. Ça change.
La chose la plus impressionante, c'est que Quentin Dupieux, arrive à donner vie à cette "merde en caoutchouc". On finit même par croire qu'il a des sentiments, une histoire et que les pneus avec lesquels on jouait étant enfant auraient dû, eux aussi, se rebeller et faire péter deux trois têtes.
Autre point fort du film, la photo. C'est tout bonnement sublime. Les plans sont extraordinaires, saisissant au point qu'on ne reste que pour ça. La beauté de la chose.
Je passe très vite sur la B.O puisque Mr Oizo et Gaspard Augé font (encore une fois) du bon boulot.
En ce qui concerne la performance technique, c'est plutôt pas mal. 14 jours de boulots pour un long métrage hors norme, osé, aux allures de défi cinématographique.
Rubber, c'est un film qui laissera une trace... Une trace de pneu.