Je m'attendais à un film d'action bien teigneux de la part de Runaway Train produit par Golan et Globus. Les deux moguls de la Cannon. Ce n'est pas du tout ça. Plutôt que de l'action non-stop à la Speed, à l'adrénaline, au suspens, le russe Andrei Konchalovski, reprenant un projet d'Akira Kurosawa, s'est concentré sur la psychologie des personnages.
D'abord, celle du directeur de la prison obsédé par l'idée de rester le maître de son cloaque au milieu de l'Alaska. Pas étonnant en voyant cet endroit que ces deux taulards aient voulu se faire la belle.
Sautant dans le premier train passant par là, ils vont se retrouver en réalité piégé par celui-ci engagé dans une course folle qui ne peut que mal se terminer. Malheureusement pour eux, ce n'est pas la folle entente. En plus de ça, le froid mordant, le brouillard, le manque d'équipement font que toutes leurs tentatives pour reprendre le contrôle du train sont vouées à l'échec. Quant aux secours coordonnés par le baron Harkonnen, ils mettent un moment avant de comprendre l'ampleur de la situation et à réagir.
Vision sombre de l'humanité, longs plans sur les paysages enneigés envahis par le blizzard, lyrisme de la séquence finale quand ce wagon s'enfonce dans cet enfer blanc, ça a dû faire drôle à l'époque car ça ressemble à un vrai film d'auteur et non pas à une série B comme la Cannon en a produit à la pelle avec Chuck Norris, Sylvester Stallone ou Charles Bronson.