Clichés et caricatures ...
Après le succès de "Intouchables", le duo Nakache et Toledano revient à "Samba", un long-métrage prometteur sur le papier, qui souffre malheureusement de gros défauts et de boursouflures vraiment décevantes ...
Le soucis de "Samba" c'est qu'il est écrit pour être un film réaliste sur le problème de l'identité, malheureusement le duo de réalisateurs se borne à faire un film qui dans le fond demeure honorable certes, mais totalement caricatural dans la forme.
Exit la justesse qui soulignait subtilement le discours de "Intouchables", "Samba" sombre rapidement dans un florilège de clichés, d'idées reçues erronées et la caricature abusive ( les scènes dans le métro bon sang ! ). Ce ne sont pas les acteurs qui peuvent sauver les meubles. Après plusieurs passages remarqués chez Lars Von Trier, la candide Charlotte Gainsbourg se voit ici dans la peau d'un horrible personnage de femme moderne qui tente de se racheter une conscience en aidant les sans-papiers. L'actrice est d'ordinaire merveilleuse, et pourtant si ici elle crie et s'énerve, elle demeure tellement en dessous de ce qu'elle peut donner habituellement.
Omar Sy quant à lui est affublé d'un accent Africain particulièrement dérangeant, non pas qu'il ne soit pas juste, mais il est lui aussi une autre caricature. L'acteur nous a habitué à de meilleures prestations, ici il ne fait que jouer un rôle et un texte dans lequel il ne semble pas croire beaucoup.
On peut faire dans le premier degré, c'est apparemment ce que "Samba" propose, seulement il est difficile d'apprécier pleinement la critique du sujet transposé ici, tant le désir de réalisme des réalisateurs est à des années lumières de la réalité justement. Énorme déception ...