Sanctuaire
6.2
Sanctuaire

Film de Michele Soavi (1989)

Ce film m'a beaucoup fait penser à "Demoni" ; et pour cause, les producteurs voulaient que ce film fassent partie de la saga, c'est le réalisateur qui a refusé cette appartenance ; en effet, il considère, et il n'a pas tort, que les ambiances sont totalement différentes, que "Demoni" est plus un film 'pizza' alors que pour son film est voulu plus 'sophistiqué'. N'empêche que je préfère "Demoni" où il se passe quelque chose...


En effet, le scénario, même s'il présente quelques très bonnes idées, est vraiment très mal ficelé, voire bordélique. Certains passages, surtout dans la deuxième moitié du film (qui s'apparente pourtant à un huis-clos) sont décousus les uns par rapport aux autres. Les personnages apparaissent et disparaissent, on ne sait plus trop qui est mort et qui ne l'est pas. Et puis vraiment, une bonne partie du temps, il ne se passe rien (et quand il se passe quelque chose on ne comprend pas toujours...) : absence de conflits et d'enjeux durant la première moitié du film, on se contente de regarder des personnages qui se doutent que quelque chose arrivent.


Beaucoup d'incohérence aussi (notamment cette fille qui manque de se faire tuer, fuit l'église et... va à une boum avant de se dire qu'elle doit quand même retourner... à l'église?????) ; ç'aurait pu être drôlement Z si l'ambiance n'était pas constamment plombée par un manque d'action et des personnages vides (qui regardent dans le vide). Il y a aussi beaucoup d'attentes créées par les auteurs : par exemple la scène de la mariée qui laisse présager une fin atroce et qui déçoit comme pas possible dans son dénouement gore... En fait, c'est un problème d'exploitation : plusieurs idées sont cools, mais ne sont pas traitées jusqu'au bout ; on passe vite à autre chose. Il suffit de voir l'amourette entre les deux personnages : le libraire emballe et remballe aussi vite qu'il n'en faut pour dire le mot 'baisouille'.


Pour sauver le scénario un petit peu, il reste des séquences de rêve plutôt sympas et des apparitions surréalistes bien pensées.


Visuellement aussi, d'ailleurs, il y a de chouettes choses. En fait, le réalisateur mise surtout sur une ambiance fantastique. Cela donne lieu à quelques séquences impressionnantes, pas forcément pour du gore. Mais aussi à un abus du suspense qui finit par agacer (un personnage voit quelque chose de bizarre, il va voir, c'est super lent, pleins de plans contemplatifs où il ne se passe rien). Même les scènes gores perdent un peu de leur superbe à cause d'une caméra mal positionnée ou d'un sens du rythme inexistant. Les acteurs sont parfois bons, parfois mauvais. Seule la jeune Asia Argento semble s'en sortir.


Bref, un film qui aurait pu être sympa, mais c'est lent, décousu, incohérent, pas toujours bien filmé ; certaines scènes remarquables aident heureusement à mieux faire passer la pilule.


Bonus : Apparemment, il y a eu 8 scénaristes sur ce projet... ça ne m'étonne plus que ce soit aussi foutraque.

Fatpooper
4
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le 24 avr. 2015

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Fatpooper

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