La famille Bélier

Un survival classique dont toute l'originalité repose sur son concept d'audio-monstres. Un concept bien pensé jusque dans les moindres détails et qui participe à la vraisemblance de l'univers post-apocalyptique proposé. L'intro souffre néanmoins de longueurs, un sentiment amplifié par la redondance de certaines scènes et personnages archétypaux de films d'horreurs. Les comportements trop facilement suicidaires des gosses servent d'amorce aux événements, le film ayant vraiment du mal à développer un récit par dessus ce survival domestique mollasson qui aurait pu transcender l'expérience. On enchaîne donc les scènes téléphonées avec des jumpscares qui tombent à plat, les monstres interviennent de manière aléatoire et souvent mal amenée jusqu'à frôler parfois le grotesque.
Quelques aberrations viennent hélas entamer l'intégrité de l'univers minutieusement élaboré comme par exemple le pauvre matelas posé sur la trappe censé faire office d'insonorisation suffisante. Le parti pris presque expérimental du film d'être quasiment muet était assez culotté mais ça s'arrête là, pour le reste on baigne dans le classicisme habituel des films du genre avec une musique d'ambiance caricaturale lors des climax qui ne parvient pas à insuffler la tension manquante. A l'image du concept Emily Blunt est clairement sous-exploitée dans un rôle de femme au foyer vaguement badass et hormis pour la puissance symbolique de la chose le fait de vouloir donner naissance à un autre enfant dans ce monde invivable n'a pas de sens. Bref un survival familial assez fade avec heureusement une ou deux scènes fortes qui donnent un peu de punch à l'ensemble.