Peu avant Noël, les 92000 lutins chargés de confectionner les cadeaux tombent tous malades, et il en revient à Santa Claus, Alain Chabat soi-même, de trouver un remède en allant sur Paris à l'aide de ses rennes.
Alain Chabat est quelque part un dieu vivant de la comédie en France, Didier et son Astérix restant pour moi des sommets du rire, et même le Marsupilami et RRRrrrr, pourtant décriés, avaient ma sympathie. Mais Santa & Cie se situe dans la seconde catégorie, à savoir que c'est vraiment sympathique, mais sans atteindre le génie de ses débuts.
Quelque part, il s'est laissé griser par le budget monstrueux auquel il a eu droit, avec un imaginaire assez laid, faisant penser à du Tim Burton période Charlie et la chocolaterie dans son usine de confection des cadeaux. On peut également évoquer Michel Gondry dans la mise en place d'effets pratiques faits sur le plateau, ça marche. Mais ce qui attire encore et toujours dans un film avec Alain Chabat, c'est Alain Chabat.
Ici, il s'est fait pousser les cheveux et la barbe, avec son costume tout vert, et traine son spleen désabusé dans Paris, en parfait décalage avec les flics, qui le prennent surtout pour un djihadiste !
J'avoue que j'ai ri à plusieurs reprises, notamment toutes les expressions qu'il invente autour de la neige, comme*Ça commence à me faire skier*, Faut pas me prendre pour un flocon, ou quand il reprend à son compte les expressions liées à Noël, car il est le papa Noël. J'ai également pensé à une scène très amusante avec un de ses acteurs fétiches déguisé en Père Noêl, mais qu'on reconnait à sa voix, qui écoute avec le plus grand sérieux son histoire de lutins malades, et qui lui dit simplement d'aller acheter de la vitamine C à la pharmacie, l'air de rien ! Ou alors quand il discute avec ses deux rennes, dont il comprend les brames, y compris l'un qui hurle comme Chewbacca.
Après, je suis moins fan des autres acteurs, Audrey Tautou en mère Noël qui n'a rien à jouer, Pio Marmaï et Golshifteh Farahani, dont le principal running gag est que le Père Noël apparait n'importe où sans jamais ouvrir une porte, ce qui est un peu faible. On sent que l'acteur-réalisateur Chabat s'est senti bridé par le fait de proposer une histoire familiale tournant autour de Noël, mais qu'il ne peut pas s'empêcher en même temps de glisser son style mais sans aller trop loin dans la grossièreté, d'où le mot lutin qui peut faire penser à putain.
Je suis ressorti de Santa & Cie mi-figue mi-raisin, à la fois content de revoir Alain Chabat (qui me fait aller voir 99% de ses films où il a un rôle) en Droopy de Noël dans un monde qu'il ne connait pas, mais dont il connait tout le monde depuis leur enfance, mais la sauce ne prend qu'à moitié.