Selma par Le Blog Du Cinéma
(...) Pour traiter de ce sujet historique, Ava DuVernay passe en revue de manière chronologique plusieurs dates clés. Comme le 18 février 1965, jour du décès d’un diacre de 26 ans, Jimmie Lee Jackson, après l’attaque des marcheurs dans la ville de Marion (Alabama) par la police. Entre ces événements décisifs la réalisatrice développe les différents rapports et conflits nés en interne durant cette période. Principalement avec le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC, Comité de coordination non violent des étudiants, fondé en 1960), déjà en place à Selma. Mais également avec Malcolm X (Nigél Thatch) qui rencontra Coretta Scott King (Carmen Ejogo), épouse de King, tandis que ce dernier était en garde à vue, ou encore avec le président Johnson (Tom Wilkinson) dont les relations avec le pasteur seront souvent tendus. Cependant SELMA offre avant tout un regard important sur l’utilisation des médias. Car c’est bien la présence des caméras des journalistes qui est essentielle, selon le pasteur King, pour faire avancer son combat sans violence. C’est là qu’Ava DuVernay dévoile une intelligence de mise en scène, dans sa façon d’aborder les différentes actions, dont plusieurs marches (principalement celle du 18 février à Marion puis celle du 7 mars à Selma), selon la présence où non des journalistes. Sans les caméras, l’horreur, la peur et la violence prévalent tandis que les manifestants de Marion subissent l’attaque de la police. Par la suite un sentiment d’espoir (notamment par la bonne utilisation de la musique) se fait ressentir bien que les manifestants soient repoussés et traqués comme des bêtes sur le pont Edmund Pettus, à l’extérieur de la ville, lors de la première des trois marches de Selma à Montgomery, par les forces de l’ordre à coup de matraques et de gaz lacrymogène. Cette fois les caméras sont là, et 70 millions d’américains (nous avec) restent sous le choc et avec un sentiment de dégoût. Une séquence magistrale où viennent se greffer des images d’archives, qui laissent sans voix (...)
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