De bonnes intentions ne suffisent pas

Avant même de vous parler du film, je tiens à préciser que j'ai lu la BD et l'apprécie beaucoup. ça ne sera donc pas un regard vierge de comparaison avec le matériel de base qui sera proposé ici.

Le film commence bien, on nous présente l'héroïne, du moins celle qu'à choisir le film, car dans la BD cela se ressent moins, l'univers se pose petit à petit pour basculer assez vite dans le fantastique. On découvre alors une ville désertée du plus bel effet, ainsi que les autres personnages au fur et à mesure, tout se déroule pour le mieux. Les plus tatillons pourront s'étonner de l'âge de Terry, mais cela reste une altération logique pour que le jeune publique puisse mieux s'identifier. Car il faut bien le dire l'intégralité du casting à pris un petit coup de vieux. Mais cela ne surprend que lors des premières minutes.

On suit les péripéties et la recherche désespérée d'une once de vie et d'adultes par ces jeunes gens, dans un monde désolé. Les amoureux de la BD s'amuseront à comparer les divers éléments, et à suivre l'intrigue qui colle à celle-ci. ça traîne parfois un peu en longueur, mais l'aspect visuel et la mise en scène étant réussi on suit l'ensemble sans mal.

Puis vers la moitié du film tout bascule ...

Le rythme lent laisse place à un récit qui s'accélère, au point de s'essouffler et de se prendre les pieds dans la tapis. Du premier tome utilisé comme terreau de la première partie du film, on passe à un mélange imbuvable de l'ensemble des tomes suivants, soit une dizaine, rien que ça.
Fini le suivi fidèle de l'intrigue, et place à des raccourcis étranges, posés là, sans aucune saveur. Arrachant des pans entiers de l'histoire originale. On pose les personnages comme les éléments de scénario, là au milieu de rien, dans les décombres du rythme lent qui a volé en éclat, pour tout accélérer sans raison, et surtout sans que l'on est le temps de respirer ou même de faire monter la pression.
Même l'inspiration visuelle semble s'être envolée, comme le méchant qui tombe comme un cheveu dans la soupe, avec ses contours psychologiques mal dégrossis et ses clichés.

Et là le film se termine sur un cliffhanger couru d'avance pour qui connait la BD, mais qui a du décontenancer la plupart des spectateurs non lecteurs. Et pour cause, le fin n'a pas de vraie fin, elle appelle à une suite ... Et quelle suite ? La question se pose puisque la suite en BD n'existe encore quasiment pas. Vers où va aller le film ? Une suite totalement imaginée, ou alors l'oubli totale suite à un succès mitigé au box-office. Nul ne le sait, mais moi ce que je souhaite c'est que Seuls en reste là et c'est tout. Cette fin apporte son lot de questions, mais pas sur le récit, sur la structure de cette narration, l'envie originel qui accompagnait le projet et surtout le futur de ce projet.

Et le prie c'est qu'en petit chauvin, j'étais content de voir que la France était capable de produire un film fantastique, sympathique qui possède une ambiance réussie (le brouillard est presque un personnage à part entière), mais voilà tout cette satisfaction vole en éclat, pou nous offrir un film bancal, mal rythmé et qui n'assume pas grand chose au final, et s'embourbe dans ses idées. Un faux pas qui fait mal au coeur.

Et dire que le format série aurait tellement été mieux adapté à Seuls, on en vient à rager devant cet essai cinématographique.