La grâce et la pornographie (par Jean de la Fontaine... nan, j'déconne)

Tant de films sur l'addiction aux drogues dures, à l'alcool, à la bouffe ont été encensés et même parfois reconnus d'utilité publique (telle l'eau de Vichy)! Et là, un réal (de talent) se risque à traiter un sujet complétement passé sous silence, quand il n'est pas sujet à plaisanterie et tout ce qu'on en retient c'est: LE CUL.
Le sexe comme symptôme ne date certainement pas de notre époque shootée à la téléréalité et à la recherche du plaisir immédiat. C'est une composante essentielle de la pathologie psychiatrique et de la névrose car partie intégrante de notre psyché. Le cancer n'existait-il pas avant qu'on ne le nomme ainsi?
Pourquoi ne pas y voir un écueil pour les animaux civilisés et éduqués que nous sommes sensés être, une critique de cette civilisation "construite sur la répression des pulsions"(Freud)? Loin de moi l'idée de suggérer que nous devrions laisser libre cours à ces pulsions, mais quid du fait qu'elles (re)prennent le pouvoir sur un homme qui a tout fait pour s'en affranchir?
Là où certains n'ont vu que pornographie déguisée, moi, au contraire, j'ai découvert un Steeve McQueen déployant des trésors de subtilité et usant judicieusement du non-dit pour étayer son propos. La façon dont il nous montre un Mickael Fassebender parfait (OK, il avait des prédispositions) pour mieux organiser sa disgrâce et la manière dont il décrit, analyse les relations d'un frère et d'une soeur dont on ne sait rien mais dont on devine tant, m'impressionne. J'ai réellement senti la dualité de ce type malade de ce qu'il place au dessus de tout: la moralité, transformant La Source suprême de plaisir en puits de souffrance (je n'avais jamais vu un acteur souffrir de jouir). Y a-t-il meilleure façon de se punir?

cathymontaub
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le 29 oct. 2012

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Démiane Ugo

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