David R. Ellis continue son exploration du cinéma bis plus calibré DTV que grand écran avec ce Shark Night 3D renommé Shark 3D tout court chez nous. Après sa description exhaustive des multiples espèces de reptiles dans Snakes on a plane, c'est ici au tour du requin d'être étudié sous toutes ses formes.

On reconnaît immédiatement la patte du réalisateur qui n'hésite pas dans son nouveau métrage à tendre vers le grand n'importe quoi, puisque ce ne sont pas moins d'une quarantaine de squales qui se baladent ailerons à l'air dans un lac salé à la poursuite d'une bande de post-ado tous plus débiles les uns que les autres. Pas d'hésitation, on est clairement du côté de la série des kitchissmes Shark Attack et non d'une représentation factuelle à la The Reef ou Open Water. Ellis semble du reste se foutre royalement de ses protagonistes, leur rôle se limitant à celui de nourriture pour bestioles sous-marine.

S'ensuit donc logiquement un nombre de séquences plus ou moins réussies sur des démembrements sanglants, le réalisateur prenant visiblement plaisir à imaginer des situations sadiques comme une promenade de nuit dans la bayou pour promettre ses personnages à une mort certes rapide mais certaine. Ajoutons à cela une explication suffisamment tordue sur la présence desdits requins dans le lac et l'ensemble prête souvent à sourire à défaut de faire réellement peur.

Seulement voilà, la comparaison avec Piranha 3D sorti tout juste un an auparavant est inévitable et peu flatteuse pour Ellis. Car si le réalisateur signe un film sans prétention aucune, il livre également un Shark 3D qui nous parait bien fadasse. Là où Aja s'amusait vraiment des codes du film de créatures en nous poussant au final dans l'horreur viscérale, Shark 3D se contente lui de scènes d'attaque mineures. La principale raison en revient à la mauvaise gestion de l'action sous l'eau puisqu'hormis quelques trainées d'hémoglobine, on ne doit pas s'attendre à beaucoup plus. Idem pour le second degré qui ne dépasse jamais le stade de blague potache – mention spéciale au footballeur privé de son bras retournant se venger avec une lance – ou bien encore pour l'aspect nécessairement sexy de ce genre de productions ici complètement occulté.

Ellis se relève donc tout de même bien moins généreux que dans ses films précédents, son auto-censure pour correspondre à l'attente PG-13 se ressentant énormément. Pas fondamentalement déplaisant, Shark 3D n'en reste pas moins dispensable et aussi inoffensif que les requins qu'il décrit.
Miho
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le 26 sept. 2011

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