En cas de doute, blâmez Steven Moffat
Sherlock Holmes sorti en 2010 était une bonne surprise. Une relecture fun du personnage culte avec un Robert Downey Jr ressuscité grâce au succès de Iron Man et un Jude Law sympathique en Watson. J'aurais sûrement plus apprécié cette suite toujours dans l'esprit décomplexé du premier si quelque chose ne s'était pas produit entre deux...
C'est ici que l'on fait entrer Steven Moffat et Mark Gatiss. Créateurs de la série Sherlock, réadaptation contemporaine des livres de Doyle, cette série peut être considérée comme un chef d'oeuvre télévisuelle. Portée par Benedict Cumberbatch et Martin Freeman, deux acteurs brillantissimes, et les scénarios aussi prenants que tordus. La saison 2 (diffusée très peu de temps avant la sortie de ce film) reprend la rivalité entre Holmes et Moriarty, remplie de duels psychologiques entre les deux génies.
Et voilà le problème, le Sherlock de Moffat et de Gatiss est tellement époustouflant que Sherlock Holmes: Jeu d'ombres (un blockbuster de 125 millions de dollars) fait pâle copie à côté. L'humour est lourd (Sherlock Holmes sur un poney), le nemesis du détective n'est pas assez charismatique, les effets de slow-motion sont outranciers (la scène de poursuite dans la forêt ne finit pas) et le final censé être dantesque entre Holmes et Moriarty se repose sur des coups de poings et de "Mais je savais que tu savais que je savais que tu allais me donner un crochet du droit". Même Hans Zimmer s'est senti fainéant sur cet opus avec un score tout aussi décevant.
Sherlock Holmes doit rester entre les mains des anglais.