La télé lave plus propre

Après une bonne période d'oubli due à quelques films très mineurs (La Colline a des yeux 2, L'Amie Mortelle et même un téléfilm pour Disney...), Wes Craven va revenir au film d'horreur excentrique bourré d'effets spéciaux. Il nous emmène ainsi dans une aventure extravagante où un adolescent pourvu d'un don de divination va être confronté à un serial killer démoniaque qui, même après son électrocution sur la chaise, va continuer ses horribles meurtres sous la forme d'un être fantomatique pouvant rentrer dans n'importe quel corps. Notre jeune héros va avoir fort à faire pour éliminer une bonne fois pour toute cet indestructible tueur...

Commençant donc comme un vulgaire slasher pour ensuite lorgner vers le film fantastique et finir dans le burlesque déjanté à la Sam Raimi, Shocker est une œuvre totalement ancrée dans la filmographie d'un Wes Craven renaissant de ses cendres qui livre ici l'un de ses films les plus fracassants, démontrant ses capacités à renouer avec le cinéma fantastique de ses débuts. Par ailleurs très proche des Griffes de la Nuit sur de nombreux plans (les passages oniriques, le tueur iconique, les effets spéciaux gratos...), le long-métrage s'éloigne clairement du produit horrifique de base pour être finalement un immense chassé-croisé exaltant de bout en bout.

L'histoire, originale et démesurée, nous scotche dès le début pour ne jamais faiblir, Craven pondant alors un script sans aucun temps mort allant des différentes confrontations avec l'hilare Horace Pinker (Mitch Pileggi, inoubliable dans sa tenue de taulard orange) à un final monstrueux où nos deux personnages principaux vont s'adonner à un jeu du chat et de la souris à travers les différentes chaines de télévision. Débordant d'effets spéciaux hautement réussis (bien que certains ont malheureusement mal vieillis) et de séquences imaginatives, Shocker demeure encore aujourd'hui un excellent spectacle à classer parmi les meilleurs de son auteur...