Un cortège d’enfants vêtus de masques d’animaux crevés déboule en pleine matinée dans la forêt environnant la maison, un jeune adolescent dont on voit le cerveau (cf. les propos professionnels d’une infirmière) avertit le père de famille : « la barrière ne doit jamais être franchie », un vieux barbu s’invite dans l’intimité des protagonistes, une mère nous ressort ses traumatisme d’enfance. Vous êtes devant Simetierre, et tout ce qui vous semblerait a priori anormal ne pose aucun problème aux personnages. Tout, dans ce gloubi-boulga horrifique, s’enchaîne à une vitesse folle, et pourtant rarement le temps s’est écoulé avec une telle lenteur. Sur une musique conventionnelle signée pourtant Christopher Young – le thème principal composé pour la famille n’est pas si mal –, les situations téléphonées se suivent et se ressemblent, les retournements dramatiques interviennent de la pire des façons. Nous ne croyons pas une seule seconde au pauvre petit spectacle qui se joue sous nos yeux. Ici tout est gratuit, et la violence outrancière, et le déballage pseudo-mystique sur ce fameux cimetière, et la caractérisation psychologique – taillée à coups de serpe – des membres de la famille. Quelques nuits plongées dans le brouillard intriguent néanmoins, seul visuel intéressant d’un produit horriblement filmé, horriblement monté. Et si « la barrière ne doit jamais être franchie », nos limites en tant que spectateurs, elles, le sont. Simetierre version 2019 : aussitôt ressuscité aussitôt enterré.