Un blockbuster du samedi soir aussi impressionnant et généreux qu'improbable et idiot.

Pour les plus de trente ans, ce blockbuster ne fait pas illusion très longtemps (mais essaye-t-il vraiment de le cacher ?) et il est clair que c’est ni plus ni moins qu’un remake actualisé du culte « Piège de cristal », mâtiné de « La Tour infernale » pour l’aspect tour en feu. Avec en lieu et place de Bruce Willis, l’inamovible Dwayne Johnson. Ce dernier devrait d’ailleurs faire attention à ces choix de carrière car il va finir comme les Stallone, Schwarzenegger ou autre Van Damme (les « Expendables » donc) et passer, non plus des écrans de cinéma aux rayonnages des vidéo-clubs comme à l’époque, mais de la salle à la télévision par le biais de Netflix ou des direct-to-DVD. Et plus vite qu’il ne le croit, car les générations actuelles se lassent vite et que l’offre de divertissement est beaucoup plus dense et péremptoire aujourd’hui. Après « Rampage » ou « San Andreas », et à moindre mesure « Jumanji », on a beau avoir un capital sympathie pour l’acteur qui est doué dans ce genre de rôles, il fait toujours la même chose!

Ici, le voilà donc en expert de sécurité devant sauver sa famille de méchants terroristes, tous bloqués dans un immense gratte-ciel high-tech en feu. Le bâtiment créé pour l’occasion est impressionnant et cumule les bonnes idées. De la même manière que les effets spéciaux qui le font exister sont irréprochables. Le récit est mené tambour-battant et ne nous laisse aucune minute de répit sans que l’on ressente un montage à la cisaille. C’est juste comme il faut pour ne pas ennuyer ni lasser le spectateur avide de divertissement light. Car lorsqu’on va voir « Skyscraper », on sait à quoi s’attendre. Du grand spectacle qui permet de se détendre et de laisser ses neurones au placard le temps d’un film. A ce niveau, cette grosse production fait le boulot. Mais sans trop se fouler c’est vrai.

En effet, pour être réceptif à « Skyscraper », il faut vraiment laisser les lois de l’apesanteur et de la logique de côté et prendre le film pour ce qu’il est : un bon gros plaisir coupable. Du genre qui, lors de certaines scènes d’action, prête à rire tellement c’est énorme. C’est parfois tellement improbable qu’on se demande comment les scénaristes ont pu oser écrire quelque chose de cette trempe, les producteurs le valider puis le réalisateur et les acteurs le tourner. C’est souvent clairement du grand n’importe quoi, mais ça peut être aussi très jouissif quand on est de bonne humeur. Et la mise en scène sait parfaitement jouer avec les notions de vide et de vertige lors de plusieurs séquences dantesques qui vous collent à votre siège. En revanche, en ce qui concerne l’intrigue, c’est d’une banalité confondante à l’image des personnages et des dialogues. Et si la première partie est plutôt prenante, la seconde finit par radoter quelque peu. Vous l’aurez compris, « Skyscraper » c’est un blockbuster comme on en faisait dans les années 90 avec la technologie de maintenant. Mais c’est aussi un film qui a les mêmes qualités et les mêmes défauts que ce qui se faisait à l’époque pour un spectateur contemporain.

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