Après un récit qui vient t'expliquer une phrase pendant 2h et deux remakes plus ou moins déguisés, voilà donc le film retourné aux trois quarts ni vu ni connu. Forcément, il y avait de quoi flipper, et pourtant.
Durant une heure et demie, j'ai retrouvé Star Wars.
Alors pas la grande saga mythologique et ses figures mystiques, mais ce sens de l'aventure pulp et old school qui remixe des genres chéris du cinoche ricain à la sauce Space Opera. Vla l'histoire du loubard démerdard qui est passé par la guerre, a un amour de jeunesse dont il ne s'est jamais décrotté et qui embarque dans des braquages de train et autres mines cosmiques.
Et merde, ça marche !
J'ai eu le sentiment ENFIN de visiter à nouveau l'univers SW plutôt que d'être cantonné à des lieux connus ou soit disant inédits, et le métrage dégueule de petits détails ultra cools, à l'image de la propagande pour rejoindre l'Empire, l'excellent droïde L3 dont les désirs d'émancipation m'ont fait marrer à chaque réplique ou les pirates de l'espace qui se tirent la bourre en plein braquage.
J'ai enfin vu des planètes sur laquelle on avait jamais foutus les pieds, plein d'extra terrestres zinzins en pagaille et des scènes comme j'en avais jamais vu dans la saga ciné. Et merde, le fameux braquage du train au début, la partie de cartes avec Lando, l'attaque de la mine, ou ce putain de Kessel Run avec son stromon tout droit sorti d'un comic book, et bien c'était généreux et fun.
Certes, le récit n'a aucune espèce d'importance dans le canon mais c'est aussi ce qui en fait la fraîcheur.
Plutôt que de courir inutilement derrière une saga dont ils ne recréeront jamais les chocs et la puissance scénaristique passés, je préfère voir un film qui profite de cet immense bac à sable pour offrir un récit d'aventure sans prétention, qui ne cherche qu'à divertir 2 h durant en étant le plus trépidant possible. D'autant que les personnages m'ont paru attachants, y compris Emilia Clarke, ce qui tient presque de l'inédit.
Évidemment, il fallait bien que l'ogre Disney vienne flinguer tout ça avec des désiratas de franchise dans la franchise (!), et la dernière demi-heure de film s'écroule sous le poids de sa marque, à trop vouloir préparer le terrain pour d'éventuelles suites ou raccrocher les wagons avec la saga. La partie sur les falaises de sable avec les 40 retournements de situation sur qui trahit qui plombe violemment le rythme, de la même manière qu'un Pirates des Caraïbes 2 se cassait la gueule à trop enchaîner les coups de traître. Sans parler du caméo tout pété et de la rébellion, ça n'a rien à foutre là.
D'ailleurs, le film aurait sûrement gagné à être plus indépendant parce qu'en soit, je ne pensais pas vraiment au fait que le perso allait devenir Harrison Ford par la suite, et ça aurait été plus facile de s'identifier pour pas mal de gens je pense sans ça.
M'enfin, si on oublie cette dernière demi heure calamiteuse, c'est la première fois que je m'amuse devant un Star Wars made in Disney, ce qui tient du miracle. Et bon dieu, tout le monde se touche sur Williams qui recrache la même musique depuis 2 films mais par contre, j'ai pas lu une seule fois un mot sur le score de John Powell, qui m'a semblé complètement ON FIRE !!!